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La Mauritanie se hisse au premier rang du classement de Reporters sans frontières (RSF) en matière de liberté d'expression pour l'année 2024 sur le continent africain et dans le monde arabe, et 33è au plan mondial. Pourtant, ce pays fait rarement l’actualité en dehors du continent. 

Située dans la région nord-ouest de l’Afrique, la Mauritanie fait partie de la région du Sahel. Elle partage ses frontières avec le Sénégal au sud-ouest, le Mali à l'est et au sud-sud-est, l’Algérie au nord-nord-est, et le Sahara occidental au nord (un territoire qui est sujet de dispute entre le Maroc et la République arabe sahraouie démocratique). L’ouest du pays est bordé par l'Océan Atlantique.

La Mauritanie compte près de 5 millions d'habitants qui vivent principalement sur la côte atlantique de ce vaste pays d'une superficie de 1.030.700 km2, car le reste est en grande partie occupé par le désert du Sahara. Le pays jouit d’un climat désertique, très chaud et très sec. La température est souvent comprise entre 29 et 40 degrés, et peut parfois aller au-delà de 50 degrés.

Comme d’autres colonies françaises d’Afrique qui se sont détachées de l’ancienne métropole, la Mauritanie obtient son indépendance en 1960, et est admise aux Nations-unies le 27 octobre 1961. Mais elle fait face à un conflit avec le royaume du Maroc qui ambitionne de rattacher le territoire mauritanien au Grand Maroc et refuse au départ de reconnaître son indépendance. Finalement en 1969, les autorités marocaines se résignent et reconnaissent l'indépendance de la Mauritanie. 

D’autres crises secouent par la suite le pays, notamment sur le plan social, politique et sécuritaire. En juillet 1978, un premier coup d'État militaire dirigé par le lieutenant-colonel Moustapha Ould Mohamed Saleck renverse Moktar Ould Daddah (premier président de 1960 à 1978). Depuis cet évènement, le pays connaît une succession de régimes militaires. En juin 1979, Moustapha Ould Mohamed Saleck est évincé par les colonels Ahmed Ould Bouceif et Mohamed Khouna Ould Haidallah qui remettent le pouvoir au colonel Mohamed Mahmoud Ould Louly (1979-1980). Alors qu’il est Premier ministre sous Ould Louly, Mohamed Khouna Ould Haidallah le destitue et prend les rênes du pays de 1980 à 1984. Il est lui-même renversé par Maaouiya Ould Sid'Ahmed Taya qui conserve le pouvoir de 1984 à 2005. 

Maaouiya Ould Sid'Ahmed Taya est à son tour renversé par Ely Ould Mohamed en août 2005. Des élections organisées en 2007 portent Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi au pouvoir. Sa première année est secouée par plusieurs attaques terroristes et il est renversé en août 2008 par le général Mohamed Ould Abdel Aziz qui remet le pouvoir au Sénat et revient se présenter aux élections présidentielles de 2009 qu’il gagne. Il accomplit deux mandats successifs de cinq ans et ne peut plus se présenter comme candidat, selon la constitution du pays.

Au plan social, une crise alimentée par la transhumance éclate entre le Sénégal et la Mauritanie en 1989. Ce conflit occasionne des massacres à Dakar et à Nouakchott, et fait des milliers de victimes jusqu’à ce que s'ensuive une rupture des relations diplomatiques entre les deux pays en août 1989. Le règne de Maaouiya Ould Sid'Ahmed Taya est aussi marqué par une période d’assassinats de militaires et de civils, et le début d’attaques terroristes perpétrées par les jihadistes notamment ceux du Groupe salafiste pour la prédication et le combat. La pays essuie plusieurs autres attaques terroristes par la suite mais arrive tout de même à y mettre fin en 2011.

De Mohamed Ould Abdel Aziz à Mohammed Ould Ghazouani, actuel président mauritanien, élu le 22 juin 2019 pour un mandat de cinq ans, plusieurs initiatives sont prises pour assurer au pays une meilleure stabilité politique et sécuritaire. Les professionnels de médias jouissent d’une relative liberté de presse favorable à la pratique de leur métier. La politique extérieure adoptée par les dirigeants mauritaniens leur permet de redorer l’image du pays à l'international et ainsi d’attirer des investisseurs étrangers.

L’économie mauritanienne repose essentiellement sur l’agriculture: production de dattes, millet, sorgho, maïs, riz, sorgho, de patate douce, et de niébé (céréale riche en fer, magnésium, vitamines) ; l’élevage des animaux et la pêche. L’exportation du fer représente une part importante de l’économie mauritanienne. La découverte d’un gisement offshore en 2016 à la frontière entre Sénégal et la Mauritanie permet au pays de Mohammed Ould Ghazouani de se positionner aujourd’hui dans le concert des pays gaziers. L’exploitation de ce gisement peut donner un coup de pouce à l’économie mauritanienne dans laquelle le revenu moyen mensuel par habitant avoisine les 138 dollars américains et où la corruption fait obstacle au développement.

Ce cahier spécial apporte une information continue sur divers aspects de la vie en Mauritanie: médias et liberté d’expression, droits humains, vie politique, culture, musique, mais également diversité linguistique, réseaux sociaux et numérique.