Lomé, Togo. Image de Canva Pro

D’une superficie de 56 600 km2, la République du Togo est un pays de l’Afrique de l’Ouest , avoisinant à l'est le Bénin, à l'ouest le Ghana, et au nord le Burkina-Faso ; au sud, il borde le golfe de Guinée. Géographiquement, en dehors de la capitale Lomé, cinq grandes régions se partagent l’étendue du territoire: la région des Savanes, dont le chef-lieu est Dapaong ; la région de la Kara, dont le chef-lieu est Kara ; la région centrale, dont le chef-lieu est Sokodé ; la région des Plateaux, dont le chef-lieu est Atakpamé ; et la région maritime, dont le chef-lieu est Tsévié

En plus de la langue officielle du pays qui est le français, l’éwé et le kabyè, sont les deux autres langues nationales adoptées en 1975. Plus de cinquante autres langues locales sont également parlées dans ce pays dont la population dépasse les 9 millions d’habitants.

L’histoire politique du pays, suite à la colonisation par la Grande-Bretagne et la France, et l'indépendance en 1960, se résume à un long règne sans partage du pouvoir d’un seul clan, celui de la famille Gnassingbé qui dirige le pays depuis plus d’un demi-siècle. Une première fois de 1967 à 2005 avec Gnassingbé Eyadéma, puis de 2005 à aujourd'hui avec son fils, Faure Gnassingbé.

Cet héritage dictatorial n'empêche pas le Togo de jouer un rôle de médiateur et d’acteur incontournable dans l’Afrique de l’ouest. Ainsi Lomé est impliqué dans la recherche de solutions dans les crises post-coups d'État dans la région: au Mali, au Burkina Faso, et plus récemment au Niger. Le Togo est l’un des rares pays à remettre en cause la décision de la CEDEAO, qui fait mention d’une intervention militaire contre le Niger au lendemain du coups d’Etat du 26 juillet 2023. Également, le Togo fait montre de son activisme diplomatique pour négocier la libération des militaires ivoiriens détenus au Mali.

En matière de liberté, le pays est classé 70ème sur 180 pays selon les critères de liberté de la presse établis par l’ONG Reporters sans frontières (RSF) en 2023. Les arrestations et  détentions des journalistes sont monnaie courante: Isidore kouwonou et Ferdinand Ayité qui sont en exil après avoir passé des jours en détention, suite à une  condamnation à une peine d’emprisonnement dans une affaire de diffamation contre un membre du gouvernement ; Loïc Lawson et Anani Sossou ont récemment été arrêtés et détenus pour dix-huit jours dans une autre affaire de diffamation, également contre un ministre du gouvernement actuel.

Pour lutter contre la corruption, le pays a mis en place la Haute autorité de prévention et de lutte contre la corruption et les infractions assimilées (HAPLUCIA) qui a pour mission de renforcer la lutte contre ce fléau. Mais les moyens d’actions limitées de cette institution confirment cette place qu’occupe le Togo, 126è rang sur 180 pays dans le classement 2023 de l’ONG Transparency International. 

A moins de deux mois des élections législatives et régionales (une première dans le pays) prévues pour le 13 avril 2024 avant d'être repoussées sur le 20 avril 2024, le pays fait face à des défis tels que  l’interdiction des manifestations politiques, le musellement de la presse alors que ces libertés sont les valeurs d’un Etat démocratique.  Au cours de cette élection, le nombre des députés qui doivent siéger à l'assemblée nationale passe de 91 à 113. Le processus et les découpages des circonscriptions suscitent des grincements de dents au sein de l'opposition qui dénonce une répartition favorable au pouvoir en place.

Ce cahier spécial de Global Voices propose une couverture de divers aspects de la société togolaise: numérique et réseaux sociaux, droits humains, liberté d’expression, vie politique, diplomatie, mais aussi environnement, culture, cuisine, et langues locales.

Billets sur Togo, un pays à double visage