Jets de sel, sol frappé lourdement avec les pieds pour chasser les mauvais esprits de la zone de combat et rituel de “l'eau de force”… aucune de ces cérémonies, qui précèdent traditionnellement le début d'un combat de sumo, n'ont été retransmises en direct à la télévision lors du tournoi de Nagoya qui s'est déroulé au cours du mois de juillet.
Récemment, les liens entre le monde des sumotoris et les syndicats du crime yakuza [en français] ont été révélés [tous les liens sont en anglais sauf mention contraire] par les scandales des paris et des billets d'entrée vendus aux “parrains” du crime, ce qui a soulevé la colère du public.
Il était donc inévitable que la télévision publique japonaise NHK décide, pour la première fois de son histoire, de consacrer seulement quelques minutes au tournoi dans son résumé diffusé le soir, mesures drastiques prises sous la pression de nombreux téléspectateurs.
Le 11 juillet dernier, alors que des millions d'amoureux du football attendaient anxieusement la finale de la Coupe du Monde, les Japonais qui souhaitaient suivre les combats de sumo, d'ordinaire retransmis à la télévision publique, devaient se contenter d'un court résumé de la première journée du tournoi.
L'amateur de sumo MCBenZai-Kei en a été frustré [en japonais] et s'est plaint que le résumé de la NHK ne faisait pas justice à l'esprit du sport :
相撲ファンとして、生中継がないのは残念です。[…]
大相撲中継を楽しみにしているお年寄りなどには気の毒な措置だと思います。
私も残念です。[…]
大相撲というのは、生放送で見てこそ魅力があるのです。幕ノ内の取り組みなどは、関取が土俵の下に入ってから仕切り立ち会いまで見てこそ大相撲の魅力があります。
勝敗だけわかればいいという性質の競技ではないんですよね。
La toxicomanie et le comportement violent [de certains] lutteurs de sumo ont fait la une des tabloïds et des journaux ces dernières années, mais c'est la première fois que la police nationale a décidé de prendre des mesures coercitives contre ces relations de l'ombre.
Le dernier élément en date est la révélation de l'implication de lutteurs dans des paris sur les matchs de baseball, pratique illégale au Japon. Déjà l'année dernière, les policiers avaient promptement réagi après avoir aperçu à la télévision des membres d'un syndicat du crime notoire, assis aux premiers rangs d'un combat de sumo.
Selon les conclusions de l'enquête, ce n'était pas la première fois que des parrains yakuza avaient reçus des billets spéciaux pour assister à un combat, cela dans le but de s'afficher devant les caméras pour que les membres des gangs en prison, autorisés à regarder le sumo à la télévision, puissent les apercevoir.
L'ancien journaliste du Yomiuri Shimbun, Jake Adelstein, spécialisé dans les enquêtes criminelles et considéré comme un expert des yakuzas, avait expliqué en détail l'affaire et son contexte dans un billet exhaustif, dans lequel il avait aussi révélé des faits jusque-là ignorés.
Un des aspects du scandale des paris entre sumotoris et yakuzas, qui n'apparaitra peut-être jamais à la lumière, est que, non seulement des lutteurs de sumo participaient à ces jeux d'argent, mais aussi des directeurs d'entreprises japonaises partenaires des tournois. Pour ces raisons, l'enquête risque d'être interrompue à un point prédéterminé, avant que cela devienne un scandale international. Des connexions avérées entre jeux d'argent, yakuzas, [monde du] sumo et les principales sociétés japonaises ne donneraient pas une bonne image des affaires au Japon. Il a déjà été suggéré de rejeter la faute sur un petit chef yakuza, décédé de causes naturelles l'année passée, en le désignant comme celui qui “tirait les ficelles” du spectacle. Les morts font de parfaits boucs émissaires et savent se taire. La police de Tokyo fait ce qu'il faut et l'a fait de la manière qu'elle souhaitait probablement le faire. A la différence que, désormais, ils agissent avec la bénédiction de leurs supérieurs de l’Agence Nationale de la Police.
Selon la liste [en japonais] dressée par k_myoren, les premiers scandales impliquant des lutteurs remontent aux années 60 et nombreux sont les Japonais qui semblent convaincus que les liens entre la pègre et l'univers des sumotoris sont profondément enchevêtrés et qu'ils se montreront difficiles à éradiquer.
Tetsuwan Taro a dit qu'après de tels événements désastreux, continuer à supporter financièrement l'Association des Sumos, société d'intérêt public, avec de l'argent public, ne devrait plus être une obligation.
ヤクザと暴力団は違うのかもしれないけど、暴力団がヤクザの仕事の継承として相撲と深く係わってきた長~~~い歴史があるはずで、何百年も続いてきた関係を切れと言われても、簡単にはいかないでしょ。
恩とか義理とかプレッシャーとか脅しとかお金とか・・・・ドロドロドロドロ
Le tournoi s'est déroulé jusqu'au 25 juillet mais pour y assister, les fans de sumo avaient pour seul choix possible de se rendre sur place, à Nagoya (au centre du Japon).
Le journaliste spécialiste du sumo Oozumou [en japonais] a tenu un journal avec des commentaires sur les combats et les résultats.
Selon lui, en comparaison de l'année précédente, le nombre de spectateurs a chuté de 10% et de nombreux partenaires ont décidé de se retirer, ce qui a causé la baisse des primes de victoires d'un quart de leur valeur.
Le sumo a longtemps été considéré comme un sport sacré tirant ses racines du rituel Shinto, traversant une histoire de 2000 ans. Mais selon certains [en japonais], les récents scandales ont contribué à la dégradation de son image et l'ont presque réduit à un divertissement lié à l'argent, comme tout autre sport de combat qui favorise le divertissement au détriment de l'aspect religieux.
Néanmoins, les jeunes athlètes, qui mettent tous leurs efforts et leurs rêves dans l'espoir d'un jour fouler l'arène sacrée en champions, demandent aux fans de continuer à venir assister aux combats et à aimer ce sport!
L'ancien sumotori et et désormais écrivain Yoshinori Tashiro a dit :
数年前から、何度も何度もいろんな事件が表面化し世間から見たら、もう相撲は見たくない、相撲なんて無くなれと思われていると思います。
ただ、中にはというか大半の力士たちは上の写真の様にまじめに毎日、がむしゃらに稽古しています。
一般の方で、相撲の稽古を実際に体験したことのある人は少ないと思いますが、本当にきついんです。本気で当たってきて押してくる相手を押し返し、何度も何度も土俵にたたきつけられて。
でも強くなるために、出世するために辛抱して、稽古してるのです。
ただ今回の事件は、一部の力士の責任だけではなく相撲界全体で真剣に考えなくてはいけない事態になっています。[…]
再び、国民に愛され、慕われ、応援される大相撲が復活する日を、願っております。
どうぞ今後とも大相撲を宜しくお願い致します。