Rejoignez l'équipe de Global Voices pour l'Afrique subsaharienne (@gvssafrica) pour un tweetathon multilingue exigeant la fin de la taxation des médias sociaux en Ouganda.
Le 1er juillet, le gouvernement ougandais a commencé à appliquer une nouvelle loi imposant un droit de 200 shillings par jour sur les personnes utilisant des plateformes de messagerie Internet, malgré les protestations des défenseurs de la liberté d'expression en ligne locaux et internationaux.
Cette initiative, selon le président ougandais Yoweri Museveni, a pour double objectif de renforcer le budget national et de réduire les “commérages” [fr] des Ougandais sur les réseaux sociaux. Cette mesure a été également bien accueillie par les fournisseurs de télécommunications locaux, qui ne bénéficient pas directement de l'utilisation de services hors du fournisseur d'accès [fr] à l'internet basés à l'étranger tels que Facebook, Twitter et WhatsApp.
La mesure a été précédée d'un ordre d'enregistrement de toutes les nouvelles cartes SIM mobiles auprès du Centre national de données biométriques. Elle force également les Ougandais à n'utiliser [fr] que des comptes d'argent mobile pour recharger leurs cartes SIM et impose de payer un prélèvement de un pour cent sur la valeur totale de la recharge sur toute transaction d'argent mobile.
Ces nouvelles politiques rendent plus coûteux pour les Ougandais, en particulier ceux qui vivent dans la pauvreté, de communiquer et d'effectuer des tâches quotidiennes en utilisant leurs appareils mobiles.
Le 2 juillet, la société civile et les avocats ougandais ont déposé une contestation judiciaire contre la loi, arguant que cela viole la constitution du pays.
Le 6 juillet, des citoyens inquiets et des représentants de la société civile ont publié un communiqué de presse conjoint appelant les Ougandais à éviter de payer la taxe en utilisant d'autres méthodes pour échanger de l'argent et accéder aux réseaux sociaux ainsi qu'à participer à une “Journée nationale de protestation pacifique contre cette taxe injuste”, le mercredi 11 juillet 2018.
La communauté Global Voices et notre réseau d'amis et d'alliés souhaitent soutenir cet effort et d'autres pour exiger la fin de la taxe. Nous croyons que cette taxe est simplement un stratagème pour censurer les Ougandais et bâillonner les voix dissidentes.
Nous croyons que les médias sociaux devraient être librement accessibles à tous, y compris aux Ougandais. La taxe ougandaise sur les médias sociaux doit disparaître !
Le lundi 9 juillet, à 14h00, heure de l'Afrique de l'Est, nous prévoyons de tweeter auprès des dirigeants communautaires, des acteurs gouvernementaux et diplomatiques et des influenceurs des médias afin de sensibiliser et d'attirer l'attention du public sur le problème. Nous encourageons particulièrement les autres blogueurs et utilisateurs de médias sociaux du monde entier à nous rejoindre.
COMMUNIQUÉE DE PRESSE COMMUM SUR LA MODIFICATION DE LA LOI SUR LES DROITS D'ACCISE VISANT À IMPOSER DES TAXES SUR L'UTILISATION DES MÉDIAS SOCIAUX ET LES TRANSACTIONS EN MONNAIE MOBILE
Convoquée le vendredi 6 juillet 2018 à 14h00
Le mardi 3 juillet 2018, nous jeunes et jeunes dirigeants de diverses associations et groupements d'étudiants, musiciens et artistes, petites et moyennes entreprises ainsi que du Parlement de l'Ouganda avons tenu une conférence de presse au cours de laquelle nous avons exprimé nos sérieuses réserves et nos graves préoccupations concernant l'amendement à la Loi sur les droits d'accise (modification), qui prélève une taxe sur l'accès aux médias sociaux et une taxe extorsionniste de un pour cent (1%) sur les transactions d'argent mobile.
Nous avons sollicité le président de rappeler le Parlement de ses vacances et demander au chef du gouvernement de déposer une motion pour repousser l’amendement avant le 6 juillet 2018. Le délai a expiré il y a quelques heures et nous sommes ici pour annoncer la marche à suivre:
i) Nous invitons les citoyens et les abonnés à cesser de faire des transactions via l'un des services Mobile Money et, à titre de solution de rechange, de recourir à des méthodes de paiement physiques afin d'éviter de payer la taxe fâcheuse;
ii) Nous encourageons en outre les citoyens à utiliser les options disponibles pour rester en ligne sans payer les 200 shillings ougandais quotidiens (200 / -) pour accéder aux sites de médias sociaux;
iii) Nous demandons également aux membres du Parlement d'accélérer le processus de rappel de la Chambre des députés mais aussi de mener des consultations dans leurs circonscriptions à ce sujet;
iiii) Enfin, nous proclamons le mercredi 11 juillet 2018 Journée nationale de protestation pacifique contre l'imposition injuste. À cet égard, nous invitons les citoyens à présenter des pétitions à leurs députés et à s'habiller de vêtements de couleur rouge dans leurs activités quotidiennes. Nous avons déjà informé la police
Nous continuerons d'engager nos circonscriptions et nos dirigeants respectifs à protester, à rejeter et à continuer le boycott jusqu'à ce que les taxes mal conçues soient annulées. En tant que jeunes leaders, nous avons entrepris des recherches et des consultations et sommes disposés à suggérer de meilleures solutions et de modèles d'imposition qui soient durables et bénéfiques tant pour le citoyen que pour l'État.
COMITÉ D'ORGANISATION
ACTION DES CITOYENS NATIONAUX CONTRE LA FISCALITÉ DÉLOYALE
Le gouvernement ougandais veut taxer les commérages sur les médias sociaux [fr]
Ugandans Are Finally Back on Social Media After Days-Long Blackout (Les Ougandais sont enfin de retour sur les médias sociaux après une panne d'électricité de plusieurs jours [Disponible uniquement en anglais])