“Les premiers éléments de l'enquête montrent que Maloney a soudain courru pour se jeter du haut de la falaise, et s'est écrasé sur les rochers. Peu de temps après, son corps a été emporté au large par les vagues ” a déclaré l'officier chargé de la communication, l'inspecteur Barry Hunte.
Plus tard, l'assistant du procureur a sous-entendu que Maloney était “déprimé” [en anglais] le jour de l'accident. Selon le directeur de la police criminelle, une lettre aurait été découvertes dans son journal intime, prouvant qu'il pensait mettre fin à ses jours. Mais la famille de Maloney a immédiatement mis en doute cette version. Sa mère répond [en anglais] que, alors que la police affirme que son fils est tombé face contre les rochers, une blessure bien visible se trouve à l'arrière du crâne. De plus, Maloney est supposé avoir sauté de la falaise avec son sac à dos. Son corps a été récupéré après un séjour de huit heures dans l'eau. Pourtant, quand le sac à dos a été rendu à sa mère, son contenu n'était pas abimé par l'eau [en anglais] .
Moins de deux jours après l'accident, le Conseil lchirouganaim pour l'Avancement du Rastafari (ICAR) [en anglais] , une association de soutien au rastafari à la Barbade, a ouvert un blog, AfriKa CRY BLOOD [en anglais] , pour “faire connaître, protéger la mémoire et défendre Ras Tacuma.” L'ICAR a commencé à rassembler des éléments tendant à prouver une bavure de la police, dément les déclarations contestées de la police [en anglais] selon lesquelles Maloney était impliqué dans le trafic de drogue et exige une enquête judiciaire rapide sur sa mort . Le blog couvre une manifestation qui s'est tenue à Bridgetown, la capitale de la Barbade, et les questions au Parlement posées par des députés à ce sujet. La police a répondu qu'une enquête était en cours, mais les blogueurs de la Barbade sont sceptiques.
“Il n'y aura pas d'enquête publique sur cette mort” écrit Barbados Free Press [en anglais]. Il n'y aura pas de procès public pour déterminer les circonstances de sa mort alors qu'il était “en compagnie” de la police de la Barbade. Peu à peu, les médias locaux laisseront l'affaire s'enfoncer doucement dans le passé, et les gens diront “Eh bien, il y a eu une enquête je crois, qui a conclu à…”, MAIS CE SERA UN MENSONGE”.
Barbados free press rappelle aussi à ses lecteurs une affaire similaire, dans laquelle un jeune homme est décédé peu après une rencontre avec la police.
De son côté, Barbados Underground [en anglais] a publié le texte intégral du communiqué d'un parti politique, le People's Democratic Congress.
… nous au PDC demandons que NON SEULEMENT un médecin légiste fasse la lumière de toute urgence sur les circonstances de son décès mais AUSSI que le procureur général autorise ses services à conduire une enquête indépendante et impartiale sur cette très triste affaire.
“Cette affaire me terrifie” écrit la blogueuse Caribbean Lionesse [en anglais] :
I'Akobi était comme moi. Jeune, intellectuel, diplômé de l'université des West Indies, ambitieux, avec un bon job, et des dreadlocks. On pourrait espérer que notre société a suffisamment évolué pour prendre en considération nos réussites….
Elle donne le lien vers une conversation sur le forum Rastafari Speaks [en anglais], dans laquelle l'internaute Sis Ali suggère que Maloney a été victime d'un “profilage” de la police : “quelqu'un a vu Rasta là haut et a appelé la police”. La famille de Maloney et la communauté Rastafari de la Barbade attendent toujours des réponses à leurs questions. L'ICAR a organisé une autre manifestation le vendredi 1er août 2008 — jour de la commémoration de l'abolition de l'esclavage dans les Antilles anglophones — et a lancé une pétition en ligne pour réclamer justice.