Ces jours-ci, ce sont les performances de l'équipe nationale de Guinée au Championnat africain de football, CAN2015, qui passionnent les guinéens, au point d'oublier les mesures d'hygiène préventive dans la joie collective, avec des embrassades multiples dans les rues.
Pourtant, il y aurait d'autres sujets de préoccupation. Malgré le fait que les données indiqueraient une tendance à une certaine stabilisation, l'épidémie d'Ébola a déjà enregistré 2921 cas suspectés dont 2 751 confirmés, causant la mort de 1911 morts dont 1591 confirmés, à la date du 29 janvier. Ces données, cependant, reflètent-elles la réalité?
Par le passé, les membres de l’Association des blogueurs de Guinée (Ablogui) avaient ouvert le débat concernant la crédibilité des données officielles sur leur page Facebook et le comportement de certains membres du gouvernement. Le débat a commencé suite à une visite de Sally Bilaly Sow, un de ses membres dans le district de Kokouma, sous-préfecture de Dougountounni, préfecture de Mali. Ce membre a écrit, quant à quelles données se fier :
Je crois dans ce cas il faut forcément utiliser les données citoyennes qui sont sur le terrain. Mais il y a un hic que je n'arrive pas à bien cerner. Quand je me déplace avec les responsables sanitaires sur le terrain,ils disent envoyer des rapports de mission. Je ne sais où ceux rapports partent ou est-ce ceux rapports reflètent l'image de la situation sur le terrain ? S'agissant de la sale sortie médiatique d'un ministre de la République pour nier l'existence de la maladie je crois à ce niveau les juridictions doivent prendre leur responsabilité pour le punir avant que la justice son travail qu'il soit remercié du gouvernement parce qu'il ne pas à sa première bévue. De l'autre côté le premier ministre menace de sévir contre les populations qui vont s'adonner à la réticence. Pourquoi ne pas faire de même contre ce véreux et acabit ministre car a priori il est aussi citoyen.
Le membre Alimou Sow qui travaille dans la représentation en Guinée d'une grande organisation internationale et qui est familier avec les rouages de l'administration a répondu:
Les rapports de l'OMS sont à prendre avec précaution. Ils prennent en compte plusieurs paramètres donnant parfois des résultats surprenants (augmentation/diminution du nombre de décès sans morts réels sur le terrain pendant une période donnée). C'est à dire que les données peuvent être rétroactives si l'on s'aperçoit que des décès communautaires non comptabilisés étaient dus à Ebola après coup (retard des tests, etc.). Pour la lutte contre la maladie il est clair que l'approche des autorités a été hasardeuse et la communication, dès le début, défaillante. Après plus d'un an, on se demande quel plan de lutte efficace faut il adopter à présent .
Effectivement, il peut y avoir des retards dans la transmission des données. Mais cela n'explique pas tout car dans chacune de ses feuilles de route que l'OMS publie, la semaine de la collecte des données est indiquée.
Peut-etre s'agit-il d'un simple décalage dans la transmission des données? D'autre part, c'est étonnant que le gouvernement par les propos d'un ministre menace quiconque oserait faire de la résistance visant à créer des obstacles dans la lutte contre le fléau national et ne dise rien quand un autre de ses membres arrive à nier son existence.
Ce à quoi répond Sally Bilaly Sow:
Nous sommes aux heures des TIC on ne peut pas comprendre cela par le retard. Cela dénote au manque d'expérience qui a prévalu leur choix.