Les “confessions” retransmises à la télévision en Iran, dans lesquelles une série d'activistes iraniens connus ont été placés devant une caméra et ont tous confessé à peu près les mêmes “crimes”, en utilisant chacun les mêmes phrases, ont provoqué la consternation. On suppose que ces aveux ont été obtenus sous la menace et qu'ils pourraient bien avoir été écrits à l'avance. En réaction, des internautes ont créé un site appelé Watch me Confess (Regardez-moi en train d'avouer), et demandent aux autres internautes de filmer leur propre “confessions” [sauf mention contraire, les liens et les vidéos sont en anglais] :
Nous les invitons à nous regarder en train d'avouer, nous aussi. Il suffit de vous asseoir devant votre webcam et de prendre quelques minutes pour confesser tout ce qu'il vous plaira. Sinon, vous pouvez aussi écrire votre confession. Vous pouvez soit faire le malin et confesser le genre de trucs que le gouvernement iranien force ses citoyens à avouer sous la torture (par exemple : vous êtes un agent de la CIA et le Royaume-Uni vous a financé pour lancer une révolution de velours en Iran en utilisant la BBC, CNN, Twitter, Facebook, et l'outil en ligne de traduction Google Translate, etc.) ou bien vous pouvez être sérieux et leur dire en face ce que vous pensez vraiment.
Sur True/Slant, le journaliste correspondant à l'étranger Marc Herman dit avoir trouvé une “Meryl Street des aveux forcés” sur ce site :
Il est difficile de dire pourquoi cette “confession” marche, mais la cadence bizarre de son élocution, les zooms inquiétants de la caméra, son anglais à l'accent étranger, le fait qu'elle est israélienne, et aussi pas mal de trucs d'actrice suggère quelque chose entre le fanatisme politique et un désir fou de devenir une star de la télé-réalité. C'est la Meryl Streep des aveux obtenus sous la contrainte, et si on en juge par sa performance, elle est complètement dingue :
Dans une autre confession en vidéo, une marionnette explique que la prison est le lieu idéal pour perdre du poids, grâce aux plats soigneusement calibrés et au service “VIP”, auxquels on a droit en échange de la vérité :
La confession ci-dessous est celle de celui qui affirme être le “cerveau” de la révolution et s'incarne dans un suppôt de l'impérialisme étranger à grandes moustaches.
Et voici la confession par laquelle tout a commencé, quand le comique iranien Ebrahim Nabavi a mis en ligne une vidéo de lui-même imitant l'ancien vice-président de l'Iran Mohammad Ali Abtahi, condamné avec 100 autres personnes arrêtées, en train d'avouer sous la contrainte. La vidéo est en farsi, une traduction en anglais peut être trouvée ici.
Vous pouvez vous informer sur le contexte et les événement en Iran en lisant ces deux articles de Global Voices : Le procès d'un dirigeant des réformistes, Ali Abtahi [en français] et Twitter and Facebook on Trial [en anglais]. L'image du drapeau iranien utilisée dans ce billet est de Skender.