[Les liens sont en anglais ou en arabe] Le célèbre blogueur égyptien Wael Abbas a été condamné à 6 mois de prison et à payer une amende de 500 livres égyptiennes (l'équivalent d'environ quatre-vingt euros), après qu'une plainte ait été déposée contre lui par un citoyen égyptien et son frère, officier de police, l'accusant d'avoir endommagé un câble de connexion à Internet ! Wael a été jugé par contumace en novembre dernier.
Wael Abbas clarifie dans un communiqué que l'homme qui l'a accusé était le même qui l'avait agressé [en anglais] :
L'agent de police Aglan, du bureau du tourisme du Caire, et son frère M. Ahmed Aglan, se sont introduits par effraction dans la résidence de Wael Abbas et l'ont battu jusqu'à lui causer plusieurs blessures et lui avoir cassé une dent. L'agent de police avait utilisé ses relations pour que son frère fasse accuser le blogueur d'avoir rompu le câble pour l'Internet de son frère.
Le Procureur de la république a enregistré la plainte déposée par M. Wael Abbas en avril 2009 après qu'il ait été attaqué physiquement par un agent de police et son frère. La plainte a été classée sans suites pour insuffisance de preuves, nonobstant trois rapports médicaux, y compris celui d'un médecin légiste confirmant blessures et dent cassée de M. Wael Abbas.
Le blog Ta3beer (Expression) fournit plus d'informations sur les violences contre Wael Abbas :
Jusqu'il y a quelques mois, Wael Abbas avait été généralement laissé libre de travailler avec peu d'interférences ou d'intimidations de la part des autorités. Toutefois, il est victime de pressions croissantes, à chaque occasion où il doit entrer ou sortir d'Égypte, il a des ennuis.
Au moment où Wael Abbas recevait la mauvaise nouvelle de sa condamnation Amnesty international lançait un appel pour la libération du blogueur égyptien Hani Nazeer, prisonnier d'opinion. Hani Nazeer, chrétien copte et blogueur originaire de Qina (Haute Égypte), est en prison depuis octobre 2008, depuis que des habitants de Qina l'ont accusé d'avoir publié sur son blog la couverture d'un livre qu'ils considéraient comme “une offense aux musulmans”. Amnesty International a demandé au Ministre de l'intérieur égyptien de libérer Hani Nazir et condamné sa détention “administrative” :
Amnesty International demande au Ministre de l'intérieur de respecter la décision du tribunal de libérer Hani Nazeer et d'ordonner immédiatement la levée de la détention administrative de tous ceux qui sont détenus dans le cadre des lois d'exception, et dont le tribunal a prononcé l'acquittement. Le Ministre doit aussi cesser d'utiliser ses pouvoirs d'exception pour entraver la liberté d'expression.
On s'attend à ce que Hani Nazeer reste dans la prison de Borg al-Arab jusqu'à ce qu'un nouvel ordre de détention administrative soit pris contre lui, comme ce fut le cas lors de son arrestation en 2008.