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Le célèbre activiste et blogueur égyptien, Alaa Abd El Fattah, a été arrêté hier, jeudi 28 novembre 2013, vers 10 heures, chez lui. Depuis mardi, il faisait l’objet d’un mandat d’arrêt, en réponse aux violences ayant éclaté lors de la dispersion d’une manifestation au Caire. Le père du blogueur a expliqué aux médias locaux qu’il pensait que l’arrestation avait été réalisée dans le cadre de la nouvelle loi interdisait les manifestations en Égypte. La police est allée l’arrêter chez lui, alors qu’il avait annoncé qu’il se livrerait de son propre gré samedi, comme l’a publié sur Facebook sa tante, la célèbre romancière Ahdaf Soueif.
Selon sa femme, Manal, la police a usé de violence pour l’arrêter :
Police broke into our house arrested @alaa and beaten me. They stole both our laptops and both our mobiles.
— لا لدستور العسكر (@manal) November 28, 2013
La police a fait irruption chez nous, a arrêté @alaa et m’a frappée. Ils ont volé nos ordinateurs et nos téléphones portables.
blood stains in our bedroom where police have beaten @alaa اثار الدم في غرفة نومنا بعد ان ضربته الداخلية pic.twitter.com/DZZEKQwHz3
— لا لدستور العسكر (@manal) November 28, 2013
Les taches de sang dans notre chambre à coucher où ils ont battu @alaa اثار الدم في غرفة نومنا بعد ان ضربته الداخلية pic.twitter.com/DZZEKQwHz3
If police already beaten me in our house, what are they going to do to @alaa . I fear for his safety.
— لا لدستور العسكر (@manal) November 28, 2013
Si les policiers m’ont battue dans notre maison, que vont-ils faire à @alaa. J’ai peur pour lui.
— لا لدستور العسكر (@manal) November 28, 2013
Personne ne sait pourquoi l’arrestation a eu lieu hier, puisque l’activiste avait annoncé publiquement qu’il se rendrait samedi. Heba Morayef, directeur du bureau égyptien de Human Rights Watch fait le lien entre cette arrestation et les projets de loi interdisant les manifestations émis en début de semaine :
Alaa's arrest shows why MOI wanted this law w the vague language in Art7= to give them them the discretion to arrest any activist they want
— hebamorayef (@hebamorayef) November 28, 2013
L’arrestation d’Alaa montre pourquoi le Ministère de l'Intérieur voulait cette loi avec la vague formulation de l’Art 7 = pour leur donner la possibilité d’arrêter n’importe quel activiste.
Hesham Mansour a donné une réponse ironique :
ما تقولش مصر عملتلنا إيه.. قول مصر قبضت علي علاء عبد الفتاح كام مرة
— Hesham Mansour (@Heshoz) November 29, 2013
Ne demandez pas ce que l’Égypte a fait pour nous. Demandez combien de fois Alaa a été arrêté.
Mona Seif, la sœur d’Alaa Abd El Fattah, a publié des informations concernant l’endroit où son frère est détenu :
اتأكدنا إن علاء في معسكر أمن مركزي اللي جنب الإدارة العامة لقوات أمن الجيزة على طريق القاهرة الإسكندرية الصحراوي. يا رب
— Mona Seif (@Monasosh) November 28, 20
Nous sommes désormais sûrs qu’Alaa est détenu dans les casernes des Forces Centrales de Sécurité de Gizeh, sur la route du désert entre le Caire et Alexandrie.
Alaa Abd El Fattah avait déjà été détenu sous le régime d’Hosni Mubarak pendant 45 jours et une deuxième fois pendant deux mois par le Conseil suprême des forces armées en 2011. Il avait aussi fait l’objet d’accusations sous le gouvernement de Mohamed Morsi en 2013, avec Bassem Youssef, le populaire humoriste, dans le cadre de ce que beaucoup ont considéré comme une tactique d’intimidation. Chaque fois, le mot-clic #FreeAlaa est utilisé comme marque de soutien. Voilà, une fois encore.