Les cinémas publics sont interdits en Arabie saoudite depuis 30 ans, et si les habitants du royaume veulent voir des films sur grand écran, ils se rendent dans les pays voisins, Bahreïn ou les Emirats Arabes Unis. Cependant, la semaine dernière à Djeddah, un film a été projeté en public pour un public mixte. Dans ce billet, nous découvrons ce que les blogs saoudiens écrivent à ce sujet.
John Burgess de Crossroads Arabia écrit :
Saudi Gazette rapporte que le cinéma public est de retour en Arabie saoudite. Le film saoudien Manahi a été projeté devant un public mixte à Djeddah, et aussi à Taïf. L'article souligne que la projection du film faisait partie des festivités de l’Aïd el Adha dans la ville, alors je ne sais pas – et l'article ne l'indique pas – si le cinéma continuera à fonctionner après les fêtes. L'article ne le précise pas non plus, mais il est tout à fait évident que cela ne serait pas arrivé sans le soutien du gouverneur de la province de la Mecque, le prince Khaled Al-Fayçal. Le prince Khaled a le pouvoir d'imposer certains types de changements dans sa zone d'autorité et il en a montré la volonté.
Les jeunes Saoudiens espèrent que ceci est un changement durable car ils sont las de devoir voyager à l'étranger simplement pour voir un film sur grand écran.
Ruhsa se réjouit de cette idée :
Les cinémas sont officiellement interdits au royaume d'Arabie saoudite et les gens vont à Bahreïn oux aux Emirats pour aller voir des films en personne (ou ils achètent des versions piratées des films pour les regarder chez eux).
Fait intéressant, la semaine dernière, le film Manahi a été projeté à Djeddah et Taïf. Ç'a été un événement EXTREMEMENT réussi et populaire qui a duré quelque 10 jours. Le président de la Commission pour la promotion de la vertu et la prévention du vice, Abdullah Al-Gaith, s'est élevé contre [cet événement] : «Notre position là-dessus est très claire – il faut l'interdire. Parce que le cinéma, c'est le mal, et que nous n'en avons pas besoin. Il y a déjà assez de mal chez nous.»
Ce qui est bizarre, c'est la volte-face apparue dans les informations d'aujourd'hui. Le commentaire officiel est à présent : «Nous ne sommes pas opposés à avoir le cinéma s'il montre le bien et ne contrevient pas à la loi islamique».
Manahi a été produit par Rotana Holdings, une entreprise de médias appartenant au prince Walid bin Talat. Le prochain film, Eyak Manfouha, également produit par Rotana, est déjà en cours de réalisation.
Voivi un signe de plus que le vent du changement est en train de souffler. Ça irait mieux si l'Arabie saoudite se mettait à développer un bon comité de médias/censure de films/remise en ordre qui puisse fixer les normes de ce qui peut ou ne peut pas être montré, et [comment] autoriser la diffusion de films européens, américains et asiatiques.
Close Up commente le film lui-même – et voit un avenir pour le cinéma saoudien [en arabe] :
فكرة المبادرة فيلم “مناحي” تستحق التحية والتقدير، رغم أنني أعتقد أنه لايتجاوز في مضمونه التهريج الكوميدي “الماصل” .. ومن قبله فيلم العلاقات العامة “كيف الحال؟” الذي شاهده السعوديون في سينما البحرين بكل سخرية وامتعاض ..ومع ذلك أعتقد أن في مجتمعنا شباب مبدع واعد قادر على تقديم أعمال سينمائية قديرة تنبع من عمق روحنا وهويتنا، بكاميرا واحدة وطاقم صغير يقوم بجميع الأدوار يكتب ويصور ويمثل ويمنتج !
L'idée derrière l'initiative du film Manahi mérite d'être reconnue et appréciée, même si je ne crois pas que son contenu surpasse la comédie bouffonne Al Masil, ou le film de pure promotion Kaif Al Hal ? [considéré comme le premier long-métrage saoudien] que les Saoudiens ont vu dans les cinémas de Bahreïn avec dérision et dégoût.
Malgré tout, je suis convaincu que dans notre société il y a des jeunes créatifs et prometteurs capables de réaliser des oeuvres cinématographiques inspirées par notre âme et notre identité profondes, avec une caméra et une petite équipe, et en assumant tous les rôles – écriture, prise de vues, interprétation, et production !