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Plus de 100.000 manifestants anti-gouvernementaux ont pris d'assaut les rues de Bangkok, et les tensions politiques s'intensifient en Thaïlande. On compte 13 lieux de manifestations dont plusieurs ministères et administrations et sièges de médias. Siam Voices fait un résumé des conséquences des rassemblements dans la capitale:
… des manifestations contre le gouvernement à Bangkok, cela recommence en Thaïlande où l'on estime que plus de 100.000 personnes se sont réunies dans la ville dimanche. Les manifestants ont formé 13 cortèges différents dans la ville tôt dans la matinée de lundi, et la situation s'est tendue dans l'après-midi.
Certains des 13 cortèges visent plus particulièrement des stations de TV libres -dont Channel 5 (la chaîne de l'armée), la chaîne publique NBT (ou Ch11) et Channel 3- car ils estiment que les informations concernant leurs manifestations n'ont pas été suffisamment relayées ou complètement ignorées au cours des derniers jours et ils demandent aux médias une information “honnête”.
Les manifestants ont occupé l'enceinte du Ministère des Finances et du Budget, le Ministère des Affaires Etrangères et les Services des Relations Publiques. Le gouvernement a étendu le Décret de Sécurité Intérieure en réponse à la volonté des contestataires d’organiser des manifestations dans tout le pays dans les jours qui viennent.
La vidéo suivante montre l'ampleur du mouvement à Bangkok dimanche dernier, le plus grand rassemblement anti-gouvernemental à ce jour.
Les manifestants demandent la dissolution du gouvernement dirigé par la Premier Ministre Yingluck Shinawatra, accusée d'être la marionnette de son frère aîné, l'ancien Premier Ministre Thaksin Shinawatra. Thaksin a été chassé du pouvoir par un coup d'état en 2006. Condamné par un tribunal local pour détournement de fonds publics, il vit en exil.
Des manifestations ont été organisées ces dernières semaines après le vote d'une loi d'amnistie controversée qui autoriserait Thaksin à rentrer en Thaïlande. Sous la pression publique, la mesure n'a pas été votée par le Sénat.
Mais les manifestations en cours en Thaïlande sont le signe de profondes et permanentes divisions politiques dans le pays. La situation n'est pas sans rappeler la crise de 2008 quand les manifestants ont occupé l'aéroport de Bangkok et d'autres équipements publics clés.
Sur Twitter, les manifestants sont accusés de répandre de fausses informations et d'utiliser des tactiques de terreur.
Misinformation last night about sieges and seizures of provincial halls in the South that seemingly did not really happen.
— แก้วมาลา Kaewmala (@Thai_Talk) November 27, 2013
Désinformation la nuit dernière sur les sièges et occupations de mairies dans le sud. Apparemment rien de tel n'a eu lieu.
Democrats continue their tactic of terror. Occupying government places, closing roads, trying to escalate the situation into violence
— Freakingcat (@freakingcat) November 27, 2013
Les démocrates poursuivent leur tactique de terreur. Occupation des locaux du gouvernement, blocage de routes, ils essaient d'entraîner la situation vers la violence.
Dems would get greater audience in parliament if Suthep & Co were not seizing government buildings + statements overshadowing the debate.
— bangkokpundit (@bangkokpundit) November 26, 2013
Les démocrates auraient plus de succès au Parlement si Suthep & Cie n'occupaient pas les sièges de ministères + des déclarations qui éclipsent le débat.
On conseille aux touristes d'éviter les lieux de manifestations :
My advice to tourists remains the same. Avoid protest sites and you will be fine. Both #Bangkok & #Thailand are big places so easy to avoid.
— Richard Barrow (@RichardBarrow) November 27, 2013
Mon conseil aux touristes ne change pas. Evitez les lieux de manifestations et tout ira bien. #Bangkok et la #Thailand sont grands. Il est facile d'éviter les manifestations.
Cette carte Google situe les manifestations les plus importantes à Bangkok:
View Protest Areas in Bangkok in November 2013 in a larger map
Les forces de police se sont déployées partout dans la ville et les manifestants continuent d'occuper certains bâtiments administratifs [thaï] :
ตำรวจนำเสื่อปูนอนทั้งคืน ในปั๊มเอสโซ โรงกรองน้ำ หลังผู้ชุมนุมปิดล้อม pic.twitter.com/dyKYiRQDV8
— Chanida_Newsplus (@Chanida_Sr) November 26, 2013
15.28 น.ขบวนสุเทพเฉพาะผู้ชายประชิดประตูทางเข้าภายในอาคารกรมประชาสัมพันธ์แล้ว!! #nna pic.twitter.com/zF1d8Jckck
— Anuphan Chantana (@Anuphan_nna) November 25, 2013
Thorn Pitidol pense que Suthep Thaugsuban, le leader de l'opposition qui organise les manifestations, n'a pas exprimé clairement ses revendications :
Comme beaucoup ont pu le remarquer, il est étrange que, malgré le nombre de personnes qu'elle a pu réunir, cette manifestation ne poursuive pas des objectifs clairement exprimés.
D'après ce que je comprends, l'argumentaire creux qui a été développé ne propose pas de solution, et l'objectif est tout simplement de mobiliser ceux qui détestent le gouvernement.
De leur côté, les médias dénoncent la nouvelle de l'agression d'un journaliste étranger par des manifestants. Le Club des correspondants de presse étrangers de Thaïlande a fait paraître la déclaration suivante :
Le Club des correspondants de presse étrangers de Thaïlande s'élève vigoureusement contre cette action, et exhorte les responsables des manifestations à s'engager sans équivoque et publiquement à respecter le droit des journalistes étrangers et thaïlandais.
L'Alliance de presse du Sud-est Asiatique interprète les manifestations contre les organes d'information comme une menace envers la liberté de la presse :
… les manifestations qui visent les stations de télévision peuvent s'entendre comme de la coercition à l'égard des médias pour les obliger à rapporter la version des problèmes du point de vue des manifestants. Ce n'est pas très différent des pressions exercées sur les journalistes par les propriétaires d'organes d'information et par l'Etat pour donner une information en leur faveur. Peu importe d'où proviennent ces pressions, ce qui est grave c'est que ces actions finissent par empêcher les médias professionnels d'informer le public et de donner la parole à des opinions politiques différentes.
Brad Adams, directeur pur l'Asie de Human Rights Watch (Observatoire des Droits Humains), exhorte les forces gouvernementales comme les groupes de manifestants à éviter la violence :
Les mouvements d'opposition ont le droit de manifester pacifiquement, mais en aucun cas d'agresser des journalistes ou qui que ce soit. De leur côté, les autorités thaïlandaises doivent assurer la sécurité des manifestations antigouvernementales et éviter qu'elles ne dégénèrent en de violentes confrontations.
Le Premier Minsitre Yingluck s'explique sur l'extension du Décret de Sécurité Intérieure :
Je demande à mes concitoyens de ne pas participer à des manifestations contraires à la loi et à ne pas croire aux rumeurs. Veuillez apporter votre soutien aux fonctionnaires chargés du maintien de la loi pour un rapide retour à la normale. Je demande aux opposants d'utiliser la voie parlementaire d'une motion de censure.
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