Les Indiens étaient fous de joie en ce jeudi 6 septembre, après que la Cour Suprême du pays a statué à l’unanimité que la loi, vieille de 157 ans, qui incriminait les actes homosexuels était inconstitutionnelle. L’article 377 du Code pénal indien était un héritage de l’Empire britannique, qui avait imposé vers le milieu du 19ème siècle dans ses colonies de nombreuses lois pénalisant les actes homosexuels .
Dans un verdict historique, le Président de la Cour Suprême Dipak Misra a déclaré :
Majoritarian views and popular views cannot dictate constitutional rights. LGBT community possesses human rights like all other sections of society. Equality is the essence of the constitution. 377 is arbitrary.
L’opinion majoritaire et l'opinion populaire ne peuvent pas dicter les droits constitutionnels. La communauté LGBT jouit de droits de l’Homme comme toutes les autres catégories de la société. L’égalité est l’essence même de la Constitution. L’article 377 est arbitraire.
Dès 2013, la Haute Cour de Justice de Delhi avait jugé l’article 377 du Code pénal inconstitutionnel, mais cette décision avait été renversée peu après par la Cour Suprême. Sa décision récente a donc apporté de la joie à toute la population du pays, gay ou non. Sur les réseaux sociaux, beaucoup ont reconnu qu’une telle victoire était le résultat d’années d’activisme de la part de la communauté LGBT indienne.
Le professeur Danish Sheikh a écrit sur Facebook :
For 29 years, I have lived in the shadow of this law, and now, just like that, it’s gone.
Depuis 29 ans, je vivais dans l’ombre de cette loi et d’un seul coup, elle n’est plus là.
Jayna Kothari, directrice générale du Center For Law and Policy Research a indiqué :
In the words of Justice Indu Malhotra that history owes them and their families an apology for criminalizing them for so many years – today’s decision is a remarkable recognition of the equality and dignity of LGBT persons.
Selon les mots de la Juge Indu Malhotra, l’Histoire doit des excuses à la communauté LGBT, ainsi qu’à leurs familles, pour les avoir incriminés pendant tant d’années – la décision d’aujourd’hui est une remarquable reconnaissance de l’égalité et de la dignité des personnes LGBT.
D’autres ont acclamé la décision sur Twitter :
I'm thrilled that India has finally repealed the colonial-era law criminalizing gay sex, a law imposed by the British during imperial rule. Today, one fifth of the world's population was just freed from this homophobic legal relic. ?️? ?? https://t.co/bZ5RNy6esd
— Aditya Mukerjee, the Otterrific ?️? (@chimeracoder) September 6, 2018
Je suis ravi que l’Inde ait abrogé la loi pénalisant les relations homosexuelles qui datait de l’ère coloniale, une loi imposée par les Britanniques durant l'Empire. Aujourd’hui, 1/5ème de la population mondiale a été libéré de cette relique juridique homophobe.
Love wins ….?❤ proud Indian .. love is a beautiful feeling and now you are free to love in India ?? #humanity #loveislove? #377 #jaihind ?♀️?❤ pic.twitter.com/V2qjlw7l2C
— Nikita Sharma (@Nikita12S) September 6, 2018
L’amour l’emporte… fierté indienne… l’amour est un sentiment magnifique et vous êtes désormais libres d’aimer en Inde
La décision ne sera toutefois pas prise en compte dans l’État du Jammu-et-Cachemire, sous administration indienne, étant donné qu’il possède sa propre constitution et son propre droit pénal, le Code pénal Ranbir, qui incrimine toujours les relations homosexuelles. Dr. Ajaz Ahmad Bund, un travailleur social dans le Cachemire, s’est exprimé dans le Times of India :
The Supreme Court judgment, I am hoping, will now initiate a debate and awareness about what it means to be gay or lesbian or transgender in Kashmir.
La décision de la Cour Suprême, je l’espère, va engager un dialogue et une sensibilisation sur ce que signifie être gay, lesbienne ou transgenre au Cachemire.