Ce billet fait partie de notre dossier Gabon 2011.
Le Gabon est en deuil de la première victime des troubles qui secouent le pays. Marie Mendome a été brutalisée pendant l'assaut du siège gabonais du Programme pour le développement de l'ONU (UNDP) à Libreville le 29 janvier 2011, où le président auto-proclamé André Mba Obame et son gouvernement avaient trouvé refuge. Selon plusieurs témoins, Marie Mendome a succombé aux suites des brutalités infligées par la police.
Le 18 février, Gabonite avait écrit, sur le réseau social Twitter :
Une mère battue à mort par les « forces de sécurité » au Gabon!
La voix du Peuple Gabon confirme sur son site l'information selon laquelle Marie serait décédée des suites des violences de la police :
Pour avoir été manifester pour dire non, ça suffit comme ça, cette jeune femme de 38 ans s'est sauvagement fait matraquer par ceux-là même qui sont sensés nous protéger.
Le site poursuit :
ayant eu plusieurs côtes cassées, elle s'est rendu dans un hopital de la place où on lui a clairement fait comprendre que les manifestants n'etaient pas les bienvenus
Cette information a cependant été démentie par les autorités gabonaises. L'AFP a publié le 20 février une dépêche intitulée “Décès d'une femme n'est pas dû à des brutalités policières“:
Le Ministère de l'Intérieur [gabonais] a démenti dimanche auprès de l'AFP que le décès d'une sympathisante du président auto-proclamé André Mba Obame,(…) soit dû à des brutalités policières.
Ceci a fait régir les internautes gabonais. Bantuconnexion, sur Twitter, réplique :
Now Official: l'AFP Libreville est l'agence de communication du min. de l'intérieur gabonais.
Malgré les polémiques, la photo de Marie Mendome est maintenant utilisée comme photo de profil par des internautes, pour lui rendre hommage :
Ses obsèques ont eu lieu le dimanche 20 février 2011.
Rencontre entre Sarkozy et Bongo à Paris
Le président Sarkozy a reçu lors d'une rencontre non officielle le président gabonais le 21 février 2011.Parmi les sujets abordés par les deux chefs d'état, le “vent de révolution” qui souffle sur l'Afrique. Interviewé par un journaliste de Vox Africa, Ali Bongo a déclaré :
Il ne faut pas faire de parallèle entre les différents pays. Certaines situations sont totalement différentes.
Durant cette visite, Ali Bongo et Nicolas Sarkozy ont parlé du déploiement de la Force de défense militaire française en Afrique Centrale, dont la base se trouve à Libreville :
Cette visite est très critiquée par le parti des écologiste français dans ce communiqué de presse :
Europe Ecologie Les Verts demande au président français de mettre un terme à ces pratiques de prédation économique et écologique, et d’en finir avec sa complaisance vis-à-vis du régime gabonais qui se refuse à la démocratisation.
Des militants gabonais en France ont aussi organisé un sit-in dans une propriété parisienne appartenant à l'état gabonais. Leur rassemblement a été rapidement dispersé par la police française qui a utilisé du gaz lacrymogène. Les manifestants protestaient contre l'acquisition par Ali Bongo d'un hôtel particulier luxueux à Paris, en mai 2010, évalué à 140 millions d'Euros :
Gloria Mika, mannequin et activiste gabonaise, s'interroge sur Twitter sur l'absence de réactions et de couverture des troubles au Gabon :
Que va-t-il se passer ? Les morts au Gabon ne comptent pas, la répression, les menaces ? Honte à Sarkozy et à la supposée communauté internationale !
1 commentaire
Pour que la politique coloniale de la France cesse au Gabon, combien de Aba’a Roland Désiré devront mourir?