[Liens en espagnol ou en anglais] L'année 2011 est et demeurera une année dont on se souviendra de par ses liens, en terme d'actualités, avec les attentats du 11 septembre : mort d'Oussama Ben Laden début mai, annonce faite par le Président Obama de retirer les troupes américaines d'Afghanistan au troisième trimestre 2012, progrès de la reconstruction sur le site du World Trade Center et commémorations du dixième anniversaire des attentats perpétrés à New-York et Washington, attentats qui ont changé de manière durable le cours de l'Histoire.
Les Latino-Américains se souviennent bien des attentats car de nombreuses victimes étaient des leurs. La chaîne de radio WNYC a entamé une série [en anglais] d'interviews sur la “génération du 11 septembre” qui inclue plusieurs familles de Latinos tandis qu'Univisión s'apprête à diffuser des émission durant une “semaine spéciale dixième anniversaire”. Mais si les médias évoquent les victimes et commémorent l'évènement, ce que nous avons trouvé, nous, dans la blogosphère latino-américaine, ce sont de multiples billets sur les fameuses “conspirations”. Par exemple, les blogueurs Julio Plaza, Josué Belda et Pedro Gimeno du blog 11-S expliquent ainsi dans une série d'articles les causes possibles qui ont conduit à l'effondrement des édifices :
L'une des idées les plus courantes – si ce n'est celle la plus couramment adoptée – quant aux théories du complot sur le 11 septembre est celle-ci : des explosifs auraient été employés pour entrainer la chute des tours. Exception faite de l'édifice 7 du WTC, dont la chute mérite une analyse séparée, nous allons faire un rapide petit tour historique de ces affirmations et en analyser leur valeur.
Le blog “Movimiento Anti-NWO” (“Mouvement contre le Nouvel Ordre Mondial”) fait mention d'une chanson allégorique se rapportant au 11 septembre intitulée “Pero no lo contó la TV” (“Mais la télé ne nous l'a pas raconté”) qui résume en dix strophes les supposées intrigues du gouvernement américain derrière ces attaques :
Bien au-delà du fait d'aimer ou non la musique, il en ressort une admirable capacité à synthétiser et une admirable fraîcheur. Fraîcheur dont fait d'ailleurs montre cette vidéo pour aborder le thème de la conspiration du 11 septembre 2011, jour où beaucoup ont repris conscience malgré eux, devant les déclarations trompeuses d'une élite qui contrôle la planète comme s'il s'agissait d'un troupeau de mouton -mêlant tout à la fois sorcellerie et lobotomie.
Le blog de Jesús Silva-Herzog Márquez cite l'auteur britannico-américain Christopher Hitchens, lequel, dans un article récent sur Slate, a défendu les États-Unis et leurs autorités pour l'héroïque tâche qu'ils ont menée afin de sauver davantage de vies :
Mais pour lui [Hitchens] la leçon de ce matin [du 11 septembre] a été celle-ci : on ne doit plus oublier l'évidence. Pour Hitchens, les attentats terroristes ont signifié deux nouvelles choses. Pour la première fois, on l'a vu soutenir les “forces de l'ordre”, se ranger du côté des soldats et des policiers et défendre avec véhémence son pays d'adoption.
Enfin, le journaliste mexicain León Krauze mentionne dans son blog que l'un des maux survenant souvent chaque fois que l'on approche de la commémoration du 11 septembre, c'est la relativisation morale qui est faite du mal :
Dans une soif maladroite de correction politique, la société moderne a tendance à oublier avec une alarmante fréquence qu'on ne peut d'aucune manière nuancer le mal -ou quelque aspect du mal : celui-ci se conçoit comme une tentative de nuire à son prochain de la plus cruelle manière et le relativiser, c'est inévitablement l'effacer, le minimiser.
Sur leur compte Twitter, les médias ont abondamment fait mention de ce dixième anniversaire. CNN Mexique (@CNNMex) a republié l'interview qu'a accordée George W. Bush au National Geographic :
Si vous l'avez ratée : George W. Bush y parle pour la première fois des attaques terroristes du 11 septembre http://cnn.mx/n000RWH
El Universal, un grand journal mexicain, (@El_Universal_Mx) a proposé à tous ses lecteurs une édition sur le 11 septembre :
Suivez notre spécial dixième anniversaire du 11 septembre, avec des témoignages, des galeries photos et des vidéos http://bit.ly/qz4ReC
El Diario de Nueva York (@eldiariony) a commencé sa série de tweets et d'articles sur le 11 septembre avec la question suivante :
Qui s'est enrichi après les attentats du 11 septembre? #s11latino bit.ly/nji92e
Ude Picart (@UdePicart) est indécis face à cette date :
Qu'en sera-t-il de ce 11 septembre?
Une reporter, DwllC (@DwllC), affirme que le gouvernement américain reste en état d'alerte face à de possibles représailles durant la commémoration :
Les Etats-Unis mettent en garde le monde contre de possibles attentats à la veille du 11 septembre
La secrétaire aux relations extérieures mexicaines, Patricia Espinosa (@PEspinosaC), a résumé de ce qu'ont été les relations bilatérales entre son pays et les États-Unis à la veille du 11 septembre :
Je partage avec vous quelques brèves réflexions sur les relations Mexique/États-Unis à une dizaine de jours des attentats du 11 septembre: bit.ly/qrsAbM.
Et pour continuer avec les théories du complot, Mario López (@MariofLopez) cite une page Internet qui promet de révéler une information:
115 mensonges sur les attentats du 11 septembre- voltairenet.org/115-mentiras-s… 6 au moins des supposés pirates de l'air sont en vie
Plusieurs publications américaines ont aussi démarré les commémorations par des éditions spéciales, comme la revue New York et son “encyclopédie du 11 septembre” tandis que le New York Times offre une rétrospective sur les arts visuels qui se sont inspirés du 11 septembre. De la même manière, Foreign Affairs propose une série d'essais sur ce que signifie et signifiera le 11 septembre sur le plan international tandis que le Washington Post privilégie un aspect plus humain en décrivant la vie de neuf familles en quête de normalité après l'attentat contre le Pentagone. Une vaste gamme d'émissions télévisées rappelleront ce qui s'est passé en ce jour tragique, et ce, en commençant par une interview exclusive du National Geographic avec le Président d'alors George W. Bush.