La police a fait usage de gaz lacrymogènes et de matraques pour disperser hier, 25 février, à Tunis une manifestation de soutien à l'UGTT, l'Union Générale des Travailleurs Tunisiens. La confédération syndicale, qui accusait des membres du parti au pouvoir Ennahdha d'avoir dégradé ses bureaux, avait organisé la manifestation.
Les quelque 3.000 manifestants ont défilé en criant “Le peuple veut la chute du gouvernement” et “Ennahdha dehors.”
Le correspondant de France 24 David Thomson tweete :
A #Tunis grosse manif du syndicat UGTT et de la gauche devant le MI pour dire “Dégage Ennahdha”
L'auteur du Blog Boukornine décrit les faits sur sa page Facebook :
Des images dignes d'une guerre au centre-ville… des hordes de policiers dont certains sont cagoulés armés de bâtons et de matraques, lançant du lacrymo.
Une férocité incroyable. Des blessés, des femmes et des enfants transportés en urgence à l'hôpital Charles Nicole… Atmosphère étouffante.. Les affrontements se poursuivent à l'heure qu'il est par les bourreaux de la république qui répriment gratuitement et illégalement une manifestation pacifique autorisée dans cette Tunisie post-révolutionnaire. #ACAB
Les violences ont éclaté quand la police a ordonné aux manifestants de se disperser, ce qu'ils ont refusé. Sameh B.A écrit :
les flics nous ont demande de partir. l'autorisation de 12 a 14h. ensuite il ont attaque
Plusieurs personnes ont été blessées dans les heurts de samedi. Emine M'tiraoui raconte pour le blog collectif Nawaat :
الى جانب اصابة الشاب محمد الدريدي على مستوى الراس والناشطة ايناس التليلي برضوض على مستوى اسفل الظهر
مع تاكيد المتضررين بان هذا الاستعمال المفرط للعنف لا مبرر له و انه يذكر بتصرفات وزارة الداخلية ايام القمع و اجمعوا على ان نفس اساليب القمع الهمجية متواصلة
Journalistes agressés
Pendant cette manifestation, il y a eu une dizaine d'agressions physiques et verbales de journalistes par la police. Le Syndicat National des journalistes tunisiens a condamné ces actes dans un communiqué, et s'est dit prêt à porter plainte contre le Ministère tunisien de l'Intérieur.
Radio Kalima rapporte sur sa page Facebook [en arabe] :
الاعتداء بالضرب من قبل عون بوليس بالزي المدني رغم انه كان يحمل
بطاقته الصحفية
La même radio indique dans un autre bulletin [en arabe] :
زهير الوزيدي تعرضا للاعتداء من قبل اعوان بالزي المدني
Près de 14 mois après la chute du régime de l'autocrate Zine El Abidine Ben Ali, les manifestants continuent à se faire brutaliser lorsqu'ils conspuent le gouvernement, et les journalistes à subir des mauvais traitements pour avoir fait leur travail.
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