Cuba: Situation des Droits de l'Homme

(Billet d'origine en anglais publié le 26 mai 2012)

La récente demande d'information du Comité contre la Torture [fr] des Nations-Unies [fr] sur les supposées violations des droits de l'Homme [en anglais comme les liens suivants sauf mention contraire] à Cuba a suscité de nombreuses réactions de blogueurs.

Uncommon Sense, un blog de la diaspora, a déclaré que malgré le fait que “les Nations-Unies étaient loin d'avoir un passé limpide quand il s'agissait de demander des comptes à la dictature de Castro pour ses cinquante années et plus de répression… le Comité contre la torture de l'ONU méritait des applaudissements… Pour quelle raison exactement ? Pour avoir fait en sorte que le gouvernement ait nié “qu'il y ait eu une quelconque personne persécutée ou sanctionnée à Cuba pour avoir exercé ses droits dont ceux de liberté d'expression et d'association”, à quoi le blogueur a répondu:

Il n'y a eu personne à l'exception des milliers de prisonniers politiques, passés et présents, qui ont péri dans le goulag de Castro pour avoir exercé les droits que Dieu leur a donnés.
Il n'y a eu personne à l'exception des activistes qui, chaque jour, risquent le peu de liberté qu'ils ont pour s'assurer ainsi qu'à leurs descendants qu'ils disposeront un jour librement de leurs droits.
Il n'y a eu personne  à l'exception des Cubains qui, tout comme Zapata et Villar, ont été réduits de manière permanente au silence, qui ont été assassinés par le régime de Castro au seul motif qu'ils représentaient une menace et que leur engagement vis-à-vis de ces droits s'opposait à la continuité de la dictature.
Que l'un des représentants de cette dictature nie devant le monde entier ce qui ne peut être nié est une preuve suffisante de ce que, quelle que puisse être l'action que l'ONU adoptera contre Cuba à la suite de sa dernière enquête, les partisans de Castro craignent que leur temps soit révolu.

La position du gouvernement cubain est en désaccord avec deux rapports différents, celui du Département d'Etat des Etats-Unis et celui d’Amnesty International sur la situation des droits de l'homme dans l'île. Le Havana Times a publié [en espagnol] les constatations de cette dernière organisation :

Selon l'agence de presse EFE, le gouvernement cubain a continué de “réprimer”  la  liberté d'expression, d'association et de réunion en recourant à des centaines d'arrestations et de courtes détentions bien qu'il ait aussi libéré les 11 derniers prisonniers d'opinion  incarcérés depuis 2003 et 62 autres “prisonniers politiques” dont certains étaient détenus depuis les années 90.

L'ONG qui défend les Droits de l'Homme et à qui Cuba refuse l'accès de son territoire depuis 1990, a dit son opposition à l'embargo américain et souligné les effets négatifs que ce dernier produisait sur la santé des Cubains, en particulier sur celle des groupes défavorisés.

Pendant ce temps, Notes from the Cuban Exile Quarter a abordé “deux, parmi bien d'autres, des fausses déclarations du régime de Castro au Comité contre la Torture” [liens ci-dessous en anglais et espagnol] :

Première fausse déclaration : l'affirmation selon laquelle “les personnes mentionnées dans ses questions tout comme celles du reste de la liste doivent être de présumées “défenseurs des Droits de l'Homme”, ce qui n'a pas été établi dans la Déclaration sur les défenseurs des Droits de l'Homme adoptée par l'Assemblée générale des Nations-Unies le 9 décembre 1998, article 3.

Le Printemps noir de Cuba en 2003, lors duquel la majorité des animateurs du Projet Varela, une initiative ayant pour but de réformer la constitution cubaine de l'époque pour l'adapter aux obligations internationales en matière de droits de l'Homme, a été incarcérée et condamnée via des procès sommaires à plus de 28 ans de prison pour s'être engagée en faveur d'un droit juridiquement reconnu par la Constitution. Il a été démontré que les affirmations de Rafael Pino Bécquer étaient manifestement fausses vu les mesures prises et mentionnées ci-dessus ainsi que les nombreux cas de dissidents incarcérés dans l'unique but de renforcer le conformisme politique.

Seconde fausse déclaration: le représentant du régime affirme que les faits sont déformés pour servir une obscure conspiration. Au même moment, le Rapporteur spécial des Nations-Unies sur la torture était officiellement invité par le régime le 28 janvier  2009. A  ce jour, la dictature n'a toujours pas donné d'accord sur la date de sa visite. Des organisations internationales pour les Droits de l'Homme  ont demandé l'autorisation de visiter l'île et d'étudier la situation sur le terrain pour se faire leurs propres conclusions sur la situation des droits de l'Homme mais le régime le leur a refusé à toutes. Celles-ci confient dans des rapports de groupes pour la défense des Droits de l'Homme qu'elles opèrent à l'intérieur et à l'extérieur de  Cuba et qu'elles sont calomniées et diffamées par la dictature.

Il se peut que les Nations-Unies et les organismes de contrôle des droits de l'Homme attendent des réponses mais les blogueurs de la diaspora, eux, continuent de signaler des cas de persécution et de répression [en espagnol].

Christopher Chan est l'auteur de la photo-vignette intitulée  “Nations-Unies “ et utilisée dans ce billet. Elle est utilisée sous licence Creative Commons (CC BY-NC-ND 2.0). Vous pouvez visiter ici la galerie de photos de Christopher Chan sur Flickr.

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