Des manifestations ont éclaté dans toute la Tunisie, suite à l'assassinat de Chokri Belaid, un dirigeant de l'opposition laïque et opposant farouche au gouvernement de coalition islamiste. Ses partisans et ceux qui le pleurent accusent directement ou indirectement les islamistes de ce meurtre.
Le premier ministre Hamadi Jebali a condamné cet assassinat et l'a qualifié “d'acte terroriste”, tandis que le président Moncef Marzouki annulait son voyage au Caire où il devait participer au sommet de l'Organisation de la Coopération Islamique.
La rubrique Les observateurs, de France 24, a publié sur sa page sur YouTube une vidéo tournée par Bel Fekih Amine, un voisin de Belaid. La vidéo montre la scène du crime quelques minutes après que Belaid ait été abattu devant son domicile dans les premières heures du 6 février 2013.
La famille accuse les islamistes
La police poursuit son enquête mais la famille de Belaid accuse le parti islamiste Ennahdha. @simonsayzzzzz, un journaliste de l'Agence France Presse a tweeté :
Frère de #ChokriBelaïd: “(…)j'accuse Rached Ghannouchi d'avoir fait assassiner mon frère” #AFP #Tunisie
La sœur de #chokribelaid sur l'avenue (Habib Bourguiba) accuse ennahdha, le MI (ministère de l'intérieur) et leurs milices de l'assassinat de son frère. #Tunisie
Ennahdha nie ces accusations. Sasa Petricic, correspondant au Moyen-Orient pour Radio-Canada a tweeté:
Tunisie: le parti islamique au pouvoir nie toute responsabilité dans le meurtre du leader de l'opposition laique #ChokriBelaid
“Assassiné pour ses idées”
Belaid était connu pour ses critiques virulentes envers le gouvernement et les islamistes tunisiens. Mais on ne sait toujours pas qui est derrière son assassinat. Les internautes tunisiens semblent convaincus que ses prises de positioin contre les islamistes lui ont coûté la vie.
On a pu tuer #ChokriBelaid mais ses idées seront éternelles
Leith Ben Ayed a tweeté :
RIP #ChokriBelaïd. Un grand homme tué pour ses idées, qu'il ne soit pas mort en vain.
Des manifestations éclatent
La nouvelle du meurtre de Belaid s'est répandue comme une traînée de poudre, et des manifestations ont éclaté dans plusieurs régions du pays. L'Agence France Presse a également indiqué que les bureaux de Ennahdha et du gouvernement ont été attaqués et saccagés dans différentes provinces du pays.
Le site Nawaat a relaté :
@nawaat:Des milliers de manifestants a #Gafsa. Le local d'Ennahdha saccagé et ses meubles et documents brûlés. #chokribelaid
@nawaat:A #Redayef le syndicat enseignant décrète la grève générale. Le local d'Ennahdha saccagé et ses meubles brûlés dans la rue #chokribelaid
@nawaat: a Sidi Bouzid, des centaines de manifestants tentent de forcer la porte du bâtiment de la police du district. #sidibouzid #chokribelaid
Sasa Petricic a tweeté:
#Tunisie: Les bureaux du parti au pouvoir Ennahda Offices attaqués après le meurtre du leader de l'opposition #ChokriBelaid. Des milliers de manifestants à Tunis, SidiBouzid
Sur l'avenue Bourguiba, la police a tiré des gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants, rassemblés devant le siège du ministère de l'intérieur, qui scandaient des slogans contre le gouvernement et appelaient le ministre de l'Intérieur à quitter ses fonctions. David Thomson, correspondant à France 24 a tweeté :
Tirs de gaz lacrymogène sur l'Avenue Bourguiba, dispersion des manifestants #Tunisie
Il a ajouté dans un autre tweet :
La situation dégénère en heurts manifestants/police sur #Bourguiba
La station de radio privée Shems Fm a publié une vidéo ci-dessous qui montre la situation chaotique avenue Bourguiba.
Le ministère de l'Intérieur a annoncé sur sa page officielle Facebook que les affrontements ont conduit à la mort d'un policier.