[Billet d'origine publié le 9 juin 2016 -Tous les liens de ce billet renvoient vers des pages en espagnol.]
Imaginez voyager sur soixante-sept kilomètres dans une pirogue à moteur à la recherche d'une équipe adversaire pour une rencontre sportive. C'est ce que les jeunes footballeurs de la communauté kichwa de Sarayaku dans l'Amazonie équatorienne doivent faire chaque semaine pour un match de routine.
Ces jeunes appartiennent à l’académie de football du Club sportif Sarayaku, qui non seulement apprend aux jeunes Kichwas de la communauté à dribbler, faire des passes et jouer comme défenseur, mais qui également à se diriger vers le sport d'équipe et à s'éloigner des tentations potentiellement dangereuses. Le site internet de l'école explique que le sport agit comme un rempart contre “l'agression de la mondialisation” :
La niñez y la juventud de Sarayaku son poseedoras de inteligencia, talentos y capacidades para vivir en el habitat de su territorio. Son hábiles en el bosque, cazadores, conocedores de la botánica, de los cosmos, de las montañas, de la lluvia, delas cascadas, del rayo, de las piedras, del árbol sagrado del Uchuputo y de la Pachamama. Hoy se van cayendo poco a poco ante la agresión visible e invisible de la globalización, por la postergación y abandono de los grandes ministerios, por los proyectos industriales y la falta de solidaridad que conlleva a un grave riesgo a temprana edad como el alcoholismo y migración de la juventud.
L'enfance et la jeunesse de Sarayaku possède l'intelligence, le talent et les capacités qui leur permettent de vivre dans l'habitat de leur territoire. En forêt, ils sont habiles chasseurs, ils s'y connaissent en botanique, dans le cosmos, les montagnes, la pluie, les cascades, la foudre, les pierres, l'arbre sacré Uchuputo et la Pachamama. Aujourd'hui, ils sont en train de disparaître peu à peu devant l'agression visible et invisible de la mondialisation, la mise à l'écart et l'abandon de la part des grands ministères, à cause des projets industriels et du manque de solidarité qui engendre un risque grave chez les jeunes d'alcoolisme et de migration.
Un autre objectif de l'académie est d'aider à construire l'estime de soi et la fierté dans la culture de la jeunesse locale grâce à la camaraderie qui se crée dans l'équipe lorsqu'elle représente sa communauté. Le plaisir de cette équipe unie, quand elle commence le voyage de six heures pour jouer son prochain match, est visible.
Eriberto Gualinga, cinéaste de la communauté kichwa, a accompagné l'équipe afin de comprendre leur voyage sur le fleuve Bobonaza, qui incluait également un parcours de 90 minutes en bus. L'équipe a affronté son adversaire le plus récent : une équipe de football situé dans le canton de Palora.
Filmant avec une caméra GoPro, Gualinga a documenté les conditions dans lesquelles les jeunes voyagent pour jouer au sport qu'ils adorent :
En la Amazonia el clima es impredecible, se puede ver las cuatro estaciones del año en el mismo día, el sol en la mañana, lluvia en la tarde, fuerte viento, arboles con flores, arboles que pierden las hojas. Los pequeños viajeros se enfrentan a todas estas adversidades.
En Amazonie, le climat est imprévisible, on peut y voir les quatre saisons de l'année durant la même journée, soleil le matin, pluie dans l'après midi, un vent fort, des arbres en fleurs, des arbres qui perdent leurs feuilles. Les petits voyageurs font face à toutes ces adversités.
Le fleuve est sacré pour le peuple sarayaku, car il n'est pas seulement le moyen de communication et de contact avec les autres communautés mais aussi une source de subsistance. C'est pour cela que le peuple sarayaku est bien connu pour sa défense de l'environnement. Et maintenant, le fleuve est aussi une manière de se rapprocher d'autres communautés pour un match amical de football.