Le mouvement de résistance du peuple tunisien qui a fait tomber le despote Zine El Abidine Ben Ali, après 23 ans de règne sans partage, est salué par tous les Algériens. Dans tous les forums de discussions, les blogs et sur Facebook, les Algériens ne trouvent plus les mots pour saluer le courage des Tunisiens qui ont révolutionné leur pays en poussant «leur» président à fuir le pays.
Le blogueur R.Z, sur Mots de Tête a rendu un hommage particulier au peuple tunisien pour sa grande mobilisation. Dans un article intitulé «L’huile ou la liberté ? Les Tunisiens ont
fait le choix… », (un titre provocateur en relation avec les derniers développements qu’ont connus les émeutes en Algérie, dont le gouvernement a réussi à réduite la révolte de la jeunesse à une histoire d’augmentation du prix de l’huile et du sucre), R.Z a écrit :
Qui peut rester insensible à ce qui vient de se produire en Tunisie ? Le peuple tunisien, par sa mobilisation pacifique et sa détermination arrache sa liberté. Mieux encore, à contraindre le dictateur Ben Ali à quitter le pouvoir. Pis encore et humiliant pour lui : à fuir son pays penaud. Honni et vomi, le tyran sort par la petite trappe de l'Histoire. Il aurait pu se retirer autrement, «dignement». Cependant sa soif inextinguible du pouvoir, l'en a empêché. Manifestement, la dignité n'est pas l'apanage des dictateurs.
Selon le blogueur :
Les peuples opprimés ont leurs raisons que leurs dirigeants n'ont pas. Soif de liberté, la rue, elle, avait tout compris. Elle avait compris que c'était le début de la fin d'une oligarchie. Même son soutien le plus fort, celui de son ami Sarkozy, n'a pas accouru à son secours. Ben Ali a compris, mais tardivement. La messe était dite.
«A qui le tour ? » C’est la question que posait un autre blogueur algérien, Fragments, après l’annonce du départ du président Ben Ali.
Si l’information du départ définitif du président tunisien, Ben Ali, venait à se confirmer, ce serait une grande étape de franchie pour l’instauration d’un véritable État démocratique en Tunisie. Même si tout reste à faire, il faut se réjouir de cet élan d’espoir né après des années de musellement et de répression.
Il conclut sur cette question :
Le départ précipité de Zine El Abidine Ben Ali fera-t-il des émules du côté d’ElMouradia (siège de la présidence de la République algérienne) ? En d'autres termes, notre tour viendra-t-il un jour ?
Commentant la fuite du despote tunisien, un internaute algérien sur un forum de discussion a qualifié Ben Ali de “rat” plutôt que de chef.
En préférant quitter le navire en pleine bourrasque, l'ex-président Ben Ali s'est donné (pour la postérité des poubelles de l'histoire) l'image d'un rat que celle d'un vrai commandant assumant ses responsabilités à savoir mener à bon port son navire avant de le quitter.
Et d’ajouter :
Honteux destin pour un voleur , un criminel …..parmi tant d'autres de ses collèges
arabes et Africains.
Dans un article intitulé «Tunisie-Algérie: des similitudes» publié sur son blog, l’écrivain algérien Makhlouf Bouaich, avec un grain de pessimisme, trouve des similitudes entre les événements qui ont secoué la Tunisie et ceux qu’a vécus l’Algérie au lendemain des émeutes sanglantes d’octobre 1988.
Nous assisterons à un ‘retour à la légalité’ (en Tunisie), à un ‘retour au calme’, à des arrestations de hauts dignitaires, à des rendements de comptes, les islamistes qui (re) viendront au premier plan…Tout cela donnera, à coup sûr, un peu de répit au régime pour se reconstituer. Enfin, une certaine décennie à l’algérienne bis.
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