Le 24 Octobre dernier, le gouvernement béninois annonce qu'un gisement de pétrole a été découvert dans la région de Sèmè-Podji. a annoncé le ministre de l'Energie, des Recherches pétrolières, Barthélemy Kassa a annoncé que :
Quelques 87 millions de barils du pétrole sont disponibles sur le bloc 1 du champ pétrolifère de Sèmè-Podji et feront l'objet d'une exploitation sur quatorze ans, à raison de 7500 barils par jour à compter de la date d'exploitation
Les discussions seraient en cours, dit-on, avec la compagnie nigériane South Atlantic Petroleum (Sapetro) pour un contrat de partage de production.
Cependant, plusieurs béninois restent sceptiques et se posent beaucoup de questions sur cette annonce.
Le journaliste Marcel Zouménou relève ainsi certaines incohérences et interrogations sur le site de la Nouvelle Tribune :
Selon des sources proches du dossier, la quantité trouvée n’est pas pour autant importante, et n’est qu’un résidu de ce que le Bénin a exploité dans les années 70 et 80, par Saga Petroleum.
Les 12.000 milliards de recettes annoncées, reviennent-ils au Bénin uniquement ? Combien gagne Sapetro dans cette opération.
Ce dernier n'est pas le seul car certains parlementaires béninois sont loin de faire confiance au président actuel quant à la gestion de ce nouveau gisement de pétrole.
Candide Azannaï est de ceux-là. Selon un article postée sur son profil Facebook, il affirme avoir appris que le Président Boni Yayi s’apprêterait à utiliser une partie des revenus de l'exploitation des gisements de pétrole pour s’acheter un avion et ainsi pouvoir parcourir rapidement toutes les contrées du Bénin dans l'optique de convaincre les populations pour son éventuelle candidature lors des prochaines élections présidentielles.
Pour ce dernier alors, une gestion éclairée doit être faite afin que les béninois puissent jouir enfin de ce pétrole qui a toujours existé sous nos sols.
Quant à Lazare Sehoueto, il affirme que les informations diffusées relèvent de la propagande. Il explique aussi sur son profil Facebook:
Pour que chacun se fasse une idée juste, notons que le Nigeria produit 2,5 millions de pétrole par Jour soit 25 millions de barils en dix jours. L’exploitation de nos 20 millions de baril de pétrole résiduel pourra être effectif vers Septembre 2014. Pour combien de jours ? Qu’est ce qui nous restera quand l’inconnue société qui bavarde actuellement aura retiré ses “billes”, il restera quoi à mon pays ?
Mais tout espoir n’est pas perdu. Sur le Bloc 4, un consortium travaille actuellement. Il s’agit d’un consortium composé de sociétés sérieuses (Shell, Petrobras du Brésil et d’une société “béninoise” créée par un Portugais). Il y a de bons espoirs que ce consortium pourra forer jusqu’à 2000 à 3000 m en profondeur dans la mer afin de nous confirmer si nous cernons effectivement la nappe de pétrole. Nous avons du pétrole comme nous avons de l’eau. Mais il faut que les forages “tombent” sur la nappe.
En conclusion, il n'y a pour le moment encore rien de nouveau au pays du roi Behanzin. Il est sans doute encore trop tôt pour se réjouir du potentiel de ces nouvelles ressources énergétiques.