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Une éruption de violence ethnique a provoqué la mort de 32 villageois musulmans et déclenché un exode des musulmans de la région.
Des séparatistes Bodo armés ont ouvert le feu aveuglémment sur des migrants musulmans au cours de trois différentes attaques les 1er et 2 mai 2014 dans les districts de Kokrajhar et Baska. On compte des enfants parmi les victimes. Lors d'une des attaques, des dizaines de maisons ont été incendiées avant que les tireurs n'ouvrent le feu.
Des informations non confirmées suggèrent que les villages auraient été pris pour cible en raison de leurs votes au cours des récentes élections générales. Les forces de police ont arrêté 22 personnes liées à ces attaques.
Des centaines de villageois musulmans ont été vus quitter les environs avec leurs possessions. Les autorités ont fait appel à l'armée et ont imposé un couvre -feu afin d'essayer de contrôler la situation.
La tribu Bodo [Fr], dont la langue principale est le Bodo, a longtemps accusé les musulmans d'entrer illégalement en Inde en traversant la frontière depuis le Bangladesh. Les rebelles appartiennent à une faction d'un groupe armé clandestin, le Democratic front of Bodoland (le Front démocratique du Bodoland), qui demande la souveraineté pour le Bodoland et le peuple Bodo, qui représente 10 % de la population de l'État d'Assam [Fr].
Des migrants hindiphones d'autres Etats indiens ont également été pris pour cible. Des militants du Front démocratique du Bodoland sont suspectés d'avoir tué 7 civils en janvier 2014. Ils auraient intercepté 4 bus nocturnes en provenance de différentes régions du Nord du Bengale et en auraient extirpé des passagers pour les exécuter.
Des groupes de militants Bodo ont juré de ne pas laisser les migrants vivre dans les villages sous la juridiction du Bodoland Territorial Council (Comité territorial du Bodoland), un organisme autonome.
Le journaliste et blogueur Habib Siddiqui donne quelques informations sur le contexte de ce conflit :
Les musulmans qui vivent dans l'Assam ne sont pas des immigrants bangladeshi. Comme beaucoup d'autres habitants de la région, ils y habitent depuis des siècles, déjà avant la division du pays entre Inde et Pakistan. Simplement du fait de leur identité musulmane et de leurs racines bengalies, ils sont perçus comme des étrangers ou des nouveaux immigrants dans l'État haineux d'Assam, dont l'histoire sanglante a connu plusieurs pogroms anti-musulmans.
Omar Abdullah, le ministre en chef de Jammu et du Cachemire, a suggéré qu'il y avait un lien entre les critiques prononcées à l'encontre des immigrants Bangladeshi dans un discours du premier ministre candidat de l'alliance démocratique Narendra Modias menée par le parti Bharatya Janata et les attaques injustifiées de musulmans dans l'Assam.
Sur Twitter, l'ingénieur Tanvir Salim, qui vit aux Etats-Unis, explique les motivations politiques qui pourraient être derrière ces attaques :
In Assam Muslim groups believe their community has come under attack because the rebels feel that it did not support Bodo candidates. Shame!
— Tanvir Salim (@TanvirSalim1) May 3, 2014
Dans l'Assam, des groupes de musulmans croient que leur communauté a subi ces attaques car les rebelles leur reprochent de ne pas soutenir les candidats Bodo. Une honte !
L'utilisateur Dipankar remet en question les tactiques des rebelles Bodo :
The Army is there all over Assam, yet we have this gruesome carnage in Baksa. Why is the Bodo movement losing its way in anti-Muslim violence?
— Dipankar (@Dipankar_cpiml) May 3, 2014
L'armée est partout dans l'Assam, et ce carnage horrible a pourtant lieu à Baksa. Pourquoi le mouvement Bodo se perd-il dans ces violences anti-musulmans ?
L'utilisateur Rohit Vats, suggère quant à lui que ces accès de violence n'ont rien à voir avec la religion :
Usual suspects trying to give anti minority color to Bodo- Muslim clashes; religion is irrelevant to debate. Case of ethnic versus outsiders
— Rohit Vats (@KesariDhwaj) May 3, 2014
Les suspects habituels essayent de donner un air anti-minoritaire au conflit qui oppose les Bodo aux musulmans, mais la religion est hors sujet. Il s'agit d'un exemple de violence ethnique envers les étrangers.