Jamaïque : Kingston Creative insuffle une nouvelle vie à la capitale

Les artistes et leur travail sur Water Lane, à Kingston, en Jamaïque. Photographie de Stuart Reeves, reproduite avec autorisation.

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Fondée en 1692, la ville densément peuplée de Kingston, en Jamaïque, s'étend sur 22,7 km². On l'appelle désormais “downtown” (le centre-ville). On y trouve le Parlement, la Cour suprême, l'Institut de la Jamaïque (une organisation culturelle et scientifique de longue date) et un certain nombre de monuments patrimoniaux importants.

Pourtant, la capitale jamaïcaine a été négligée au cours des dernières décennies, alors que les quartiers commerciaux et résidentiels se sont déplacés vers le quartier chic de St. Andrew, laissant des quartiers de la vieille ville en ruine. En outre, l'impression que le taux de criminalité est plus élevé dans le centre-ville de Kingston a découragé de nombreux riches propriétaires, ce qui a eu un effet domino. Bien que le centre-ville soit actuellement en cours de rénovation, des sites culturels tels que l'historique Ward Theatre en ont souffert, à la fois en termes de soutien financier et d'attrait du public.

C'est ici qu'entre en scène Kingston Creative, un projet collaboratif doté d'une vision à dix ans visant à “encourager les artistes et les entrepreneurs créatifs, à créer une communauté et à collaborer avec d'autres dans un espace créatif”. Ce collectif vise à fournir une formation, des ressources et un environnement permettant aux entrepreneurs de générer des revenus économiques et de la valeur sociale grâce à leurs entreprises, d'ouvrir la voie vers des marchés mondiaux tout en ayant un impact positif sur leurs propres communautés.

Avec la participation de cent bénévoles, de plus de vingt groupes communautaires et de cent parties prenantes, Kingston Creative est une organisation de sept cents personnes qui a réussi à obtenir le parrainage d’une entreprise locale pour son projet de peinture murale en cours, #PaintTheCity.

Une vue à ne pas manquer sur Water Lane : la rue, ornée de peintures murales, est parfaite pour les photographies et les vidéos, attirant à la fois des personnes et des entreprises dans cette partie de la ville. Photographie de Stuart Reeves, reproduite avec autorisation.

Mais l'initiative ne s'arrête pas à l'art. Le guitariste vétéran Earl “Chinna” Smith, par exemple, a intégré son projet évolutif “Mouvement Inna Di Yard Binghistra“, un concept musical inclus dans ses séances d'improvisation mensuelles Groundation. Le plus souvent, Groundation fait référence au jour saint des rastafariens, qui marque la première visite de Haile Selassie en Jamaïque en 1966, mais Earl Smith a élargi le terme pour englober sa vision de préserver les racines de la musique reggae avec une infusion de musique classique. Ses efforts ont été couronnés de succès : une session récente animée à Water Lane mettait en vedette un groupe Kumina dirigé par le batteur rastafarien Bongo Shem et a attiré une forte participation.

Des batteurs kuminas. Photographie de Stuart Reeves, reproduite avec autorisation.

Les Art Walks [Promenades artistiques, NdT], qui ont lieu le dernier dimanche de chaque mois, sont également de plus en plus populaires. Chaque promenade a un thème différent (les enfants, la nourriture, la danse, la littérature, etc.) et les participants ne sont jamais déçus. Le 25 août 2019, Kingston Creative a dévoilé une peinture murale en réalité augmentée de l'artiste Bernard Hoyes. Une partie de l'action a été capturée dans ce fil de tweet :

Ça se passe à Artwalk ! (Un fil)

L'artiste jamaïcain Bernard Hoyes debout devant sa peinture murale. Photographie de Stuart Reeves, reproduite avec autorisation.

Andrea Dempster-Chung, co-fondatrice de Kingston Creative, a tweeté :

J'ai vu tant de gens heureux profiter de leur ville et les bénévoles de Kingston Creative m'ont époustouflée par leur passion et leur cœur. Allez le Ministre @fayvalwilliams @NextGenCreators @tTechLimited @ 7AMMAG @iamevaflow @IoJ_jamaica et tous les chefs qui sont venus !

Lorsque Kingston Creative s'est associé pour la première fois au monde des affaires de la Jamaïque en novembre 2018 pour concrétiser son rêve d'une capitale revitalisée, le ministre d'État en charge de la culture, de l'égalité des sexes, du divertissement et des sports, Alando Terrelonge, a déclaré :

I am pleased that the Kingston Art District is now a member of the Global Cultural Districts Network and look forward to partnering with local and international creative enthusiasts as we move to further develop and capitalise on our creative industries for the cultural prosperity of our people and our nation.

Je suis ravi que le district artistique de Kingston fasse désormais partie du Global Cultural Districts Network [fr] (réseau des districts culturels mondiaux) et je me réjouis de collaborer avec des passionnés de la création locaux et internationaux alors que nous nous employons à développer et à tirer parti de nos industries créatives pour la prospérité culturelle de notre peuple et de notre nation.

La vision peut être ambitieuse, mais elle obtient progressivement le soutien nécessaire pour transformer la capitale jamaïcaine.

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