Rwanda Media lors d'une conférence de presse avec conférence de presse avec le Président Paul Kagame et le Président Hakainde Hichilema de Zambie à Kigali. Image de Paul Kagame de Flickr ( CC BY-ND 4.0 DEED )

[Sauf indication contraire tous les liens mènent vers des sites en anglais]

En juillet, les Rwandais se rendront aux urnes pour élire un nouveau président . Pour vous aider à comprendre le paysage politique actuel au Rwanda, cet article fournit une collection organisée de sources d'informations pour vous tenir informé des élections à venir et de l'actualité rwandaise.

Situé dans la vallée du Grand Rift [fr] en Afrique centrale [fr], là où convergent la région des Grands Lacs africains [fr] et l’Afrique du Sud-Est . Le Rwanda compte plus de 14 millions d'habitants . Alors que plus de 99 pour cent des Rwandais parlent le Kinyarwanda, le pays reconnaît trois autres langues officielles : le français, l'anglais et le swahili. Les publications et émissions des médias au Rwanda sont principalement en anglais et en kinyarwanda.

Les informations essentielles sont diffusées au public par le biais de divers journaux, réseaux de télévision, stations de radio et réseaux sociaux. Ces médias sont supervisés par un organisme d'autorégulation, le Haut Conseil des Médias .

Le New Times [fr] est le journal privé de langue anglaise le plus ancien et le plus grand du pays. Pendant ce temps, IGIHE et Umuseke , qui sont des sites d'information purement numériques offrant une couverture en kinyarwanda, occupent une place importante.

IGIHE, avec plus de 396 000 abonnés sur Facebook, est en tête sur la scène numérique, tandis qu'Umuseke et le New Times suivent avec respectivement 121 100 et 70 000 abonnés. Sur X (anciennement Twitter), IGIHE compte le chiffre impressionnant de 596 700 abonnés, dépassant le New Times avec 482 800 Umuseke avec 42 000 abonnés. Sur leurs chaînes YouTube , ces sites d'information ont rassemblé plus de 475 000, 70 100 et 85 000 abonnés . En ce qui concerne Instagram, IGIHE continue de briller avec plus de 423 000 abonnés, tandis qu'Umuseke et le New Times conservent de solides abonnés avec respectivement 2 500 et 78 400 abonnés.

Le New Times, qui est un journal imprimé et en ligne, a été critiqué pour être trop optimiste et « trop servile » envers le parti au pouvoir . Parmi les autres journaux privés en ligne de langue anglaise figurent The Rwandan , KT Press , Rwanda Today et Jambo News .

La RTV est la seule chaîne de télévision publique . Elle est gérée par la Rwanda Broadcasting Agency (RBA) et les informations sont principalement diffusées en kinyarwanda. Elle propose quotidiennement des émissions d'information et de divertissement au public rwandais en trois langues : anglais, rwandais et kinyarwanda. Elle est active sur YouTube, Instagram et X, où elle rassemble plus de 552 000 , 307 000 et 144 300 abonnés sur les plateformes respectives. Au total, il existe environ 12 chaînes de télévision au Rwanda , dont la plupart appartiennent à des intérêts privés. Ces chaînes privées comprennent TV One, Flash TV, Big Television Network (BTN) TV, Authentic TV, Isango Star TV, TV10, Victory TV, Prime TV, Buryohe TV, Isibo TV et Pacis TV.

Radio Rwanda , filiale de la RBA, diffuse en kinyarwanda, français, kiswahili et anglais sur FM 100.7, offrant une diffusion linguistique diversifiée aux côtés d'autres médias qui opèrent principalement en anglais et en kinyarwanda. Plusieurs stations de radio privées contribuent au paysage médiatique du Rwanda, notamment City Radio, Isango Star, K-FM, Huguka Radio, Radio One, Authentic Radio, Conseil Protestant du Rwanda, Voice of Africa, Voice of Hope, Kiss FM, Royal FM, Hot FM, Voice of America, Fine FM, Vision Radio, ADEPR Radio, Sana Radio et RFI. Plusieurs stations de radio privées expriment occasionnellement des opinions critiques sur la politique gouvernementale.

Sur la scène mondiale, l'actualité du Rwanda est couverte par plusieurs médias internationaux francophones et anglophones, notamment la Voix de l'Amérique [fr] , dont  the Conversation, the Independent, News Now, Okayafrica, Al Jazeera, France 24 [fr], Radio France Internationale [fr], the Guardian, Africanews et BBC Africa.

Bien que la pénétration d'Internet au Rwanda ait augmenté de 23,3 pour cent en 2022 , elle reste relativement faible avec 30,5 pour cent, selon un rapport de 2023 de DataReportal , ce qui implique qu'environ 69,7 pour cent de la population restait hors ligne au début de 2023. Seulement 5,7 pour cent du total de la population utilise activement les médias sociaux, Facebook (644 600 utilisateurs) et LinkedIn (290 000 utilisateurs) étant les plateformes les plus utilisées. Ils sont suivis par Instagram (264 700), Twitter (218 400) et Facebook Messenger (101 300).

L’état de la liberté d’expression au Rwanda est une préoccupation constante des organisations internationales. L'actuel président, Paul Kagame [fr], dirige le pays depuis 1994 et a l'intention de briguer sa réélection cette année lors des élections de juillet . Selon le rapport de Freedom House de 2023 , le régime du président Kagame a maintenu la stabilité et la croissance économique, mais il a également réprimé la dissidence politique grâce à une surveillance omniprésente, à l'intimidation, à la détention arbitraire, à la torture et aux extraditions de prisonniers ou assassinats présumés de dissidents en exil. En conséquence, le rapport a classé le Rwanda comme « non libre », en lui attribuant une note de 23 sur 100 .

En 2023, Reporters sans frontières a classé le Rwanda au 131e rang sur 180 pays , soit une amélioration par rapport au 136e rang de l'année précédente. Malgré cela, le paysage médiatique rwandais est souvent considéré comme l'un des plus pauvres d'Afrique. Reporters sans frontières attribue le mauvais classement du Rwanda à l'autoritarisme et à la censure auxquels sont confrontés les médias, où les journalistes sont contraints de prêter allégeance au gouvernement et de participer à des programmes de patriotisme.

La dissidence et les critiques sont réprimées par des références à la mémoire du génocide de 1994 [fr] et par le recours à des médias haineux. Avant le génocide, des factions influentes au Rwanda ont créé la Radio Télévision Libre des Mille Collines (RTLM) [fr] , qui  a joué un rôle sinistre en diffusant de la propagande anti-Tutsi, contribuant à environ 10 pour cent des violences pendant le génocide.

Dans un effort pour maintenir le contrôle sur la diffusion de l’information, le gouvernement rwandais a parfois imposé des interdictions aux médias internationaux. Par exemple, le gouvernement a interdit les émissions de la BBC en raison d'un documentaire sur le génocide .

Ces mesures soulignent l'engagement du gouvernement à gérer les flux d'informations et à façonner des récits conformes à son agenda politique, même au prix de restreindre l'accès à diverses perspectives et connaissances mondiales.