Publié initialement sur Arseh Sevom par Peyman Majidzadeh
Les confettis sont retombés et les élections américaines ont quitté le devant de la scène. Les Américains ont donc réélu Barack Obama le mardi 6 novembre 2012. Au terme de la campagne électorale la plus chère de l'histoire des Etats-Unis, ainsi que l'explique le Center for Responsive Politics [en anglais], Obama a remporté 332 voix contre 206 pour Romney. Alors que seuls les citoyens américains pouvaient prendre part au vote, les résultats étaient très attendus à travers le monde entier. L'Iran ayant été l'un des sujets principaux des débats sur la politique américaine extérieure, il n'est pas étonnant que le peuple iranien se soit intéressé de près à l'élection. La majorité des Iraniens voulaient la victoire d'Obama, afin d'éviter une guerre qu'ils pensaient possible, bien qu'un grand nombre d'entre eux considère les sanctions économiques écrasantes comme une guerre froide contre la population iranienne.
De nombreuses discussions ont eu lieu sur Facebook entre Iraniens. Parmi ceux nombreux qui suivirent de près les résultats, Soroush [en] écrit :
Le monde s'est éloigné un peu plus de la folie de la guerre, du moins je l'espère.
Dans un autre statut, il a publié une carte des résultats avec la légende suivante :
Je crois vraiment que c'est une étape importante dans l'histoire de l'Iran aussi. L'avenir nous le prouvera !
En réponse à l'un des participants avouant une préférence pour Romney, en raison de l'inflation intenable et de l'explosion du coût de la vie en Iran, Sorouch répond [farsi] :
Je préfère encore payer deux fois plus cher l'électricité que de ne pas en avoir du tout. Ça m'étonnerait bien qu'après une guerre éventuelle, l'Iran s'en sorte mieux que l'Afghanistan (dont la situation dépasse l'imagination). Huit ans de guerre m'ont suffit. Plus que suffit. Maintenant, au moins il y a un espoir de paix…
Ali Abdi a publié sur son mur Facebook [farsi] avant les élections :
Ni Obama ni Romney ne sont de bons candidats pour le peuple iranien. Tous deux sont en faveur des sanctions écrasantes prises à l'encontre du peuple iranien, et tous deux sont des alliés du gouvernement d'apartheid en Israël, au détriment des Iraniens… Obama a une vision relativement plus juste de l'histoire et de la situation politique, sociale, culturelle et géographique de l'Iran et de notre région. Il s'oppose à une attaque d'Israël en Iran, et est moins enclin à initier une attaque militaire contre l'Iran. Il n'est pas le meilleur des choix, mais il est celui qui peut être élu avec le moins de préjudices pour les Iraniens. Je n'ai pas le droit de vote dans ce pays, mais si je l'avais et que je vivais dans l'un des swing states (état-pivot dans lequel le scrutin est décisif, ndlt), j'aurais voté pour Barack Hussein Obama.”
Ahmad reprend l'un des gros titres de Al-Alam sur son blog [farsi], affirmant que le risque d'attaque militaire contre l'Iran ou la Syrie est maintenant proche de zéro. A propos de la politique extérieure du second mandat d'Obama, il écrit :
Il n'y aura pas de guerre contre l'Iran.
Dans un billet intitulé “La victoire de Barack Obama et ses conséquences sur la société iranienne”, Inspiration from within [farsi] rappelle les résultats d'un sondage effectué en 2009 qui avait montré que seulement 15 % des Iraniens étaient capables de différencier Bush et Obama. L'auteur écrit :
Après la victoire d'Obama, on pouvait lire des messages de félicitations sur de nombreux sites.
Puis il s'interroge sur ce qui a pu faire évoluer ainsi l'interprétation politique ces quatre dernières années.
Nargess a félicité Obama en reprenant une partie de son discours d'acceptation sur son blog :
” … Je crois que nous pouvons tenir la promesse de nos pères fondateurs, l'idée selon laquelle si vous voulez travailler dur, qui vous êtes, d'où vous venez, à quoi vous ressemblez ou qui vous aimez importe peu. Peu importe que vous soyez noir, blanc, hispanique, asiatique ou amérindien. Jeune, vieux, riche ou pauvre, en bonne santé ou handicapé, homosexuel ou hétérosexuel, vous pouvez y arriver, ici, aux Etats-Unis, si vous voulez bien essayer…”