Alianza Arkana diffuse sur le web les savoirs traditionnels et le quotidien des Shipibo d'Ucayali, au Pérou

Bena Jema

“Voici le genre de travail réalisé à l'école primaire interculturelle de la communauté urbaine shipibo de Bena Jema, une fresque exécutée avec les enfants de l'école, représentant les quatre mondes de la vision cosmique shipiba”. Photo de la page Facebook de Alianza Arkana, en février 2015, (Reproduction autorisée).

logoAlianza Arkana, selon ses propres termes, est “une alliance populaire de base pour redonner vie à l'Amazonie péruvienne, en soutenant les populations indigènes et leurs traditions. Un de leurs projets, Chariboan Joi, dont le but était de “diffuser sur le web des contes, des savoirs traditionnels et un vécu quotidien”, a été sélectionné et primé par Rising Voices en 2014.

Le bien-être de la vie sur terre dépend de la capacité de récupération de la forêt tropicale amazonienne et de ses habitants. Les partenariats communautaires pour la régénérescence sont essentiels à l'émergence de cette résilience. Alianza Arkana crée des relations de réciprocité avec les communautés de l'Amazonie péruvienne pour échafauder des solutions durables et affronter de façon créative les défis écosociaux auxquels nous sommes confrontés aujourd'hui”.

Sur le plan pratique, Alianza Arkana (AA) forme un groupe assez divers. Il y a d'un côté des étrangers originaires en majeur partie de pays européens, et d'autre part des membres des communautés indigènes Shipibo de la région, ce qui donne une idée assez claire du type de travail interculturel mené par AA.

D'après le Dr Paul Roberts, un des membres fondateurs d'Alianza Arkana, l'idée est de “mettre en place un véritable partenariat à long terme avec les organisations et les communautés indigènes, dans l'objectif de renforcer la culture shipibo”. Le programme “Des semences pour l'Amazonie”, lancé il y a quelques années par AA, est un bon exemple de partenariat : un programme communautaire pour la régénérescence de l'Amazonie péruvienne dirigé par de jeunes indigènes.

Pourtant, pour le Dr Roberts, mener à bien ce travail intercultural n'est pas si simple :

Gagner la confiance des Shipibo prend du temps. Ils ont remarqué que de nombreuses ONG viennent puis s'en vont très rapidement, ce qui nous porte à croire que nous sommes ici pour longtemps encore.

Une des clés du succès a été d'amener les Shipibo à participer activement à la gestion :

Je crois que quelque chose de très important a été d'intégrer de nombreux Shipibo à l'équipe pour travailler avec Alianza Arkana. Que ce soit comme employés ou comme conseillers de l'organisation. Notamment, nous faisons en sorte que les organisations et les communautés avec lesquelles nous travaillons, collaborent étroitement à la recherche de financements et à l'élaboration des demandes pour les obtenir.

Roberts poursuit avec un autre exemple de travail accompli :

Nous avons lancé un projet de service de santé de base dans la communauté urbaine de Bena Jema où les problèmes de santé sont récurrents. Ce projet est dirigé par deux femmes – Une femme shipibo, spécialiste en médecine traditionnelle par les plantes et une sage-femme allemande qui pratique aussi l'homéopathie.

Je me réjouis de voir à quel point ce projet avance. Pour moi, c'est un bon exemple de travail interculturel (ici, dans le domaine de la santé).

Solidarité et combats pour l'environnement

Outre la cause des Shipibo, Alianza Arkana participe aux combats de plusieurs communautés indigènes. Ce qui renforce le message que les dirigeants indigènes veulent faire passer au reste du monde. C'est le cas de la vidéo ci-dessous, dans laquelle, à l'occasion du quarantième anniversaire de la contamination des forêts d'Amazonie au Pérou, Alfonso Lopez, le chef de la communauté Kukama, demande l'aide de la communauté internationale pour continuer son combat en faveur de l'environnement, de la vie et des rivières :

Plus récemment, et à la demande des chefs de plusieurs communautés indigènes, AA a lancé une campagne de financement participatif  afin de réunir les fonds nécessaires à la réalisation d'un documentaire sur les effets dévastateurs de la culture du palmier à huile. Il reste à espérer que le documentaire sera prêt à temps pour se faire l'écho des voix indigènes tout au long d'une série de réunions internationales décisives, fin avril. Thomas Younger et India Banks, membres d'Alianza Arkana, déclarent:

… En Amazonie péruvienne, l'exploitation de l'huile de palme provoque l'appropriation des terres, la violation des droits territoriaux et culturels des peuples indigènes, la déforestation massive, la destruction des écosystèmes, de la biodiversité et contribue au changement climatique. Malgré les puissants et lointains intérêts qui les menacent, les communautés indigènes prennent position contre ces pratiques prédatrices, pour la défense de la vie, des forêts et des générations futures.

La bonne nouvelle étant qu'ils ont atteint leur objectif de collecte juste avant la fin de la campagne. Thomas a remercié Facebook pour son soutien et a ajouté :

Nous en sommes au montage et nous serons prêts pour projeter une courte vidéo de sensibilisation (de 4 à 8 minutes) pendant les importantes réunions internationales à la fin du mois. Le documentaire sous son format long-métrage (environ 40 minutes) sera prêt fin mai, début juin.

artesanas

“Les femmes artisanes de Bena Jema. L'artisanat est l'une des principales activités des femmes de ces communautés indigènes : peinture, tissage et création de bijoux à base de graines. Cette activité implique que la mère et les femmes de la famille ont pour mission  d'assumer les travaux ménagers et de subvenir aux besoins du ménage ». Tableau réalisé par des enfants de la communauté shipiba de Bena Jema  lors d'un atelier organisé Alianza Arkana, faisant partie de ce message (Reproduction autorisée).

La meilleure façon de se renseigner sur les activités de Alianza Arkana, c'est de consulter leur blog, rédigé en espagnol et en anglais. Par exemple, ce message  sur leur succès les plus marquants de 2015 est très intéressant, ou celui-ci sur la publication Ce que nous pouvons apprendre de l'Amazonie péruvienne (à télécharger en intégralité ici), du Dr Paul Roberts, Directeur d'Educación Intercultural en Alianza Arkana, et Laura Dev, doctorante à l'Université de Berkeley, Californie.

On peut aussi suivre Alianza Arkana sur Facebook, Twitter ou You Tube.

Une partie de l'équipe d'Alianza Arkana en février 2015. Photo de la page Facebook Alianza Arkana. (Reproduction autorisée)

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