Certains citoyens sont-ils plus ciblés que d’autres par la législation COVID-19 de Trinité-et-Tobago ?

Photo floue où l'on voit la police en uniforme noir en train de fouiller des personnes au sortir d'une fête.

Images de la descente de police du 22 novembre 2020 dans une fête “Zesser” dans le centre de Trinité. Capture d'écran d'un reportage de TTT , publié sur la chaîne YouTube en direct de TTT.

Sauf mention contraire, tous les liens renvoient vers des pages web en anglais.

Après que des officiers du Service de Police de Trinité-et-Tobago (TTPS) aient fait une descente dans une fête payante qui battait son plein dans les premières heures du 22 novembre, sans que les convives ne portent de masque ou respectent la distanciation physique en vigueur, les internautes ont encore une fois suggéré qu’il y a deux poids deux mesures [fr] en ce qui concerne l’application des protocoles COVID-19.

La “fête Zesser” comme on l’appelle, a été brusquement interrompue et au moins 250 personnes qui assistaient à l’évènement dans le centre de Trinité ont été arrêtées. Des articles de la presse locale indiquent que des femmes, des enfants et des artistes locaux de dancehall faisaient partie des personnes détenues, et que des membres de gang présumés étaient également présents.

Dans une brève déclaration sur sa page Facebook officielle, le service de police a noté que les fêtards avaient enfreint une section du règlement sanitaire relatif au COVID-19 [pdf] qui porte sur les fêtes publiques et les festivals.

Sur sa propre page Facebook, le chef de la police nationale Gary Griffith a dit que la police “mettra[it] fortement l’accent sur le ciblage et la fermeture de toute fête de cette nature sur les propriétés privées ou publiques”.

Cependant, un mariage célébré “en grande pompe” dans un quartier résidentiel chic, le 21 novembre, auquel auraient assisté des invités comprenant des “hauts fonctionnaires du gouvernement” dont seulement certains portaient des masques, n’a pas été annulé. De nombreux utilisateurs de médias sociaux se sont alors interrogés sur l’efficacité des règles COVID-19 du pays et sur la manière dont elles sont appliquées.

La règlementation sanitaire en vigueur à Trinité-et-Tobago interdit actuellement [pdf] les rassemblements de plus de 10 personnes, bien qu’il y ait encore une certaine confusion [fr] quant à savoir si cette législation peut être appliquée sur une propriété privée.

Le commissaire Griffith poursuit :

The next objective is to prevent these Zesser parties, whereby the organizers are trying to beat the system, using the get out of jail free card by stating it is private property.

Le prochain objectif est d’empêcher ces fêtes Zesser, dont les organisateurs tentent de déjouer le système en utilisant une échappatoire consistant à déclarer qu’il s’agit d’une propriété privée.

Sa déclaration qui visait en particulier la culture Zesser a laissé à de nombreux internautes l’impression que la législation était appliquée différemment selon des critères de classe et de race au lieu d’être appliquée uniformément à tout un chacun :

Persons inviting their family and personal friends in small numbers to their home on private property is something totally different, as there is no law being broken, but they do have a responsibility to act in consideration of the COVID-19 guidelines and protocols. This is totally different to Zesser parties, where organizers are advertising prior to the event, and patrons are paying a cover charge to enter the premises of persons they do not even know, with a cash bar at the event. This takes away the get out of jail free card of it being private property as such the Police would treat it as a violation of the legislation.

Le fait que certaines personnes invitent de la famille et des amis en petit nombre à leur domicile sur une propriété privée est quelque chose de totalement différent car aucune loi n'est enfreinte, mais ces personnes sont tout de même responsables du respect des directives et protocoles COVID-19. C’est totalement différent des fêtes Zesser, qui sont annoncées en amont et où les clients paient des frais d'entrée pour se rendre dans les locaux de personnes qu’ils ne connaissent même pas, et où se trouve un bar payant. Cela leur retire la possibilité de s'en tirer en disant que c’est une propriété privée et par conséquent la police considère cela comme une violation de la législation.

L’incohérence a laissé un mauvais goût dans la bouche des gens, qui partagent leur inquiétude – via WhatsApp et d’autres plateformes de médias sociaux – qu’une telle incongruité n'ajoute à la confusion du public, entraînant un nouveau mépris des règles.

Comme l’utilisateur de Facebook Panchoo Narine a demandé :

Zesser party vs Fantasy Wedding…How it is Referring to as 1 Law for the Rich & 1 Law for the Poor….Was the Zesser Party Free? Is Zesser Party for the Poor?

Fêtes Zesser contre Mariage de Fantaisie… Comment peut-on parler d’une Loi pour les Riches & d’une Loi pour les Pauvres… La fête Zesser était-elle gratuite ? La fête Zesser est-elle pour les Pauvres ?

À l'approche de Noël, période l’année au cours de laquelle les fêtes et les rassemblements augmentent (le Premier ministre Keith Rowley a déclaré qu’il n’y aurait pas de fêtes de Noël parrainées par l’État dans le secteur public cette année et a demandé aux entreprises privées et aux citoyens de faire de même) et avec une augmentation des cas de COVID-19 dans le pays, le fossé entre la législation et la façon dont elle est appliquée est une question qui, selon beaucoup, mérite une attention immédiate.

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